W.C. Fields - Six Short Films (1915-1933) de Monte Brice, Clyde Bruckman, Edwin Middleton, Leslie Pearce & Arthur Ripley
Pool Sharks (1915) de Edwin Middleton
C'est parti pour une petite rétro, non pas de l'homme qui ne sourit jamais, mais de l'homme qui ne m'a jamais fait sourire. Fields fait donc ses grands débuts d'acteur comme joueur de billard. Petite compète avec un avorton qui va forcément mal tourner tant les deux hommes se charrient... On retiendra éventuellement de la chose que les boules de billard se déplacent à l'aide d'une technique d'animation assez primaire (l'ancêtre du stop-motion ?) faisant ainsi des figures irréalisables... A part me remettre en mémoire les branlées que je prenais à ce jeu par l'ami Bastien à Shanghai, pas grand-chose d'autres à en dire...
The Golf Specialist (1930) de Monte Brice
Fields est une burne au golf comme il le démontre ici et dans l'épisode suivant. Il fait feu de tout bois avec son club, qu'il tord dans tous les sens, qui ramasse toutes les merdes possibles qui trainent sur un green, qui contusionne tous les individus qui sont à portée de club. Cela aurait pu me dégoûter du golf si ce n'était pas chose faite depuis longtemps. A noter le petit gag dit de "la main au cul" qui fait déjà recette (Fields confond les cheveux d'une gamine (il hait les gosses de toute évidence puisqu'il cherche à soulever la gamine par les cheveux...) et une fourrure de renard qui descend jusqu'au postérieur d'une dame). Lourd.
Le Dentiste (1932) de Leslie Pearce
Ah, on commencerait presque à s'user une ride à la vision de ce nouveau court qui permet notamment à Fields de se retrouver dans une position bien osée avec cette grande gigue d'Elise Cavanna. On frôle carrément une position du kamasoutra lorsque ce con de Fields décide d'arracher à sa patiente une molaire. Le patient suivant (un nain à la barbe fournie qui réapparaitra me semble-t-il dans The Barber Shop) est en charge du gag du "gars poilu qui cache dans sa touffe toute une ménagerie" - Fields sort son fusil pour tirer les canards, on rirait presque s'il y avait un peu plus de rythme et de jeu expressif.
The Fatal Glass of Beer (1933) de Clyde Bruckman
Fields part dans une cabane à la neige et nous ferait presque pleurer en nous faisant repenser au génie de Chaplin dans la même situation. Fields trempe ses mouillettes de la taille de quatre baguettes dans sa soupe (humour d'exagération), sort la même réplique à chaque fois qu'il met le nez dehors (« pas un temps pour un être ou une bête »), réplique suivie systématiquement d'une boule de neige qu'il reçoit dans la tronche (comique de répétition), accueille son fils qui sort de prison à bras ouvert avant de le foutre dehors : il a plus une thune (comique familial). Et tombeuuu la neige...
The Pharmacist (1933) de Arthur Ripley
Fields s'attaque aux petits métiers de droite. Pas question de laisser la boutique fermée même pendant la pause déjeuner, au grand dam de sa compagne, l'incontournable Elise Cavanna. Fields n'est pas rat au niveau du petit cadeau-souvenir puisque, pour chaque timbre acheté, il file un vase Ming (gag de décalage). Sinon, on assiste enfin à un peu d'action avec un bandit (gag repris dans le court suivant) qui investit son magasin : fusillade dantesque et happy end familial (sacré Cuthbert !). Au bout de cinq épisodes, on se sent comme drogué...
The Barber Shop (1933) de Arthur Ripley
Fields joue au raseur (... too easy) et manque de couper le nez d'un client lorsqu'il lorgne sur les bas d'une passante qui relève imprudemment sa jupe (ha ha ha - poilade de voyeur). Notre raseur qui lorgne également sur sa grande blonde d'assistante (il aimait les femmes plus grandes que lui apparemment et aimait se moquer des hommes plus gros ou plus petits que lui... j'y viens) oublie un gros client dans son sauna (qui devient tout rikiki, gag grossophobe), brûle un client avec ses serviettes chaudes (gag incendiaire), attrape malgré lui un bandit (gag de quiproquo) - son fils finira tout de même par avoir tous les honneurs et la récompense au nez de ce père maladroit et un brin opportuniste (gag d'humilité). Peut-être un peu moins rasoir que les courts du départ mais ce n’est toujours pas franchement l'euphorie : Fields se contente de jouer avec son gros pif guère expressif, sort des répliques peu finaudes et s'amuse à incarner les types un peu lourds. Vraiment pas ma came ce W.C. mais on ne pourra pas me reprocher de ne pas avoir essayé...