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31 octobre 2018

La Vierge mise à nu par ses Prétendants (Oh! Soo-jung) (2000) de Hong Sang-soo

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Il me fallait bien faire le tour sur ce blog de l'ami Hong Sang-soo qui livre à chacun de ses films (qu'il tourne à la vitesse de la lumière) de sympathiques variations sur l'ammmur, le désir, les embrouilles, les passages à l'acte merdiques, les longs baisers langoureux, les engueulades autour d'un verre d'alcool de prune. Ici, on a droit à une sorte de diptyque rashomonien (avec moins de rigueur et de talent, certes) : l'histoire d'une rencontre vu par (l'homme, Jae-hoon) puis vu par (la femme, la délicieuse et boudeuse Soo-jung incarnée par Lee Hun-joo - putain de prénoms coréens qu'on confond tout le temps, c'était la petite dérive facile du jour). Un troisième quidam vient ici et là s'insérer, le cinéaste Young-soo (interprété par les petites lunettes de Mun Youg-soo) dans un rôle un peu merdeux - sa relation avec la jeune femme partant un peu en cacahuète. Une première partie où l'on retrouve les endroits de prédilection de Hong, parc, café, chambre, endroits où nos trois personnages discutent, discutaillent, dérapent, discutent. Et éventuellement se séduisent. Mais voilà Soo-jung est vierge (d'où le clin d'œil facile à Duchamp) et pas forcément facile à cerner dans ses intentions. Je n'irai pas plus loin dans le résumé.

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Bien sûr, on aime déceler, chez Hong, dès la seconde partie, les subtiles variations qu'il fait subir à son premier récit ; loin de faire un papier-collé du premier round, le cinéaste va jouer, dès les premières scènes, à ajouter des personnages, à mettre les mêmes dialogues dans une situation autre, à changer le comportement des trois principaux personnages (ce n'est pas forcément le même qui tombe malade sous le coup de l'alcool dans la première ou la seconde partie, genre). Des souvenirs qui semblent donc varier en fonction du point de vue, comme si chacun semblait parfois chercher à "s'arranger" avec son passé, ses souvenirs. Où se trouve la "réalité" là-dedans, surement à mi-chemin. On se rend compte dans la seconde variation, notamment, de l'attirance de la donzelle pour le cinéaste (un homme marié, chapeau) mais aussi du fiasco entre les deux lorsqu'ils se retrouvent au lit. On pense que Soo-jung, contrairement à la version de la première partie, n'a jamais vraiment eu de sentiments pour Jae-hoon mais le spectateur, pris entre les deux versions, n'est pas à l'abri de faire fausse route à son tour... On verra que le final, contrairement à ce que l'on pensait (enfin, à ce que je pensais) n'ira pas forcément dans ce sens... (it is the beginning of a long love story ?... sang pour sang comme dirait Johnny). On sait que ce cinéma du "quotidien" peut facilement en faire ronchonner certains, que ces petites discussions rhomériennes un peu futiles peuvent en laminer d'autres, mais il y a dès cette troisième œuvre, chez le gars Hong, une maîtrise cinématographique évidente qui permet notamment de démontrer son sens aigu de l'écriture, son sens de la direction d’acteurs et cette capacité à produire du cadre propre sur lui. Un cinéma "d'auteur" un peu ronflant ? Nan, nan, dirais-je, un cinéma plus subtil qu'il en a l'air et qui laisse toujours au spectateur le choix de l'angle d'approche. Une « mise à disposition » du public qui me contente amplement - tout en m'usant aussi un peu parfois, j'avoue, dans les œuvres un peu trop répétitives. Je lance in petto l'Odyssée Hong, dans l'attente de deux œuvres (bordel, il a des doubles !) déjà tournées et sorties ailleurs en Europe.

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Commentaires
B
Ah ouais ?! Y faisait déjà des films comme ça en l’an 2000, le HSS ??!<br /> <br /> Trop bidonnant.<br /> <br /> Moi, je suis comme vous: parfois, je m’y fait suer des goussets ; d’autres, quand c’est super mignon comme Matins calmes à Séoul (le meilleur), Un jour avec/sans ou encore Yourself and Yours, eh bien je bois volontiers la tasse de Soju.
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