LIVRE : Dix-sept ans de Eric Fottorino - 2018

Une mère qui, sur le tard, fait une annonce à ses fils : oui, il y a bien longtemps, elle eut une fille dont elle a dû se séparer... Il n'en faut pas plus à l'ainé, Eric, tiens donc, pour avoir envie de mener son enquête : retour sur les lieux où celui-ci est né, Nice, pour retrouver les traces de sa mère adolescente. Une enquête prétexte autour d'un secret de famille qui sert surtout de révélateur sur la personnalité de sa mère, l'influence que celle-ci eut à subir de sa propre mère et sur la petite histoire familiale du narrateur : son père de sang, son père d'adoption, son enfance... et ses rapports avec sa mère.

Gols parlait il y a peu de livres coupe-faim : Dix-sept ans se place dans la catégorie des snickers - facile à manger, très peu nourrissant. Rien de bien méchant dans le livre de Fottotino qui a le droit à son petit plaisir nostalgique. Mais franchement, autant au niveau des "rebondissements" (aucun, j'ai envie de dire : ni révélation, ni choc), que de l'écriture (claire, simple, molle), on reste, pour le coup, sur sa faim. En de courts chapitres, Fottorino tente de nous conter son séjour sur la Prom' : l'attentat d'hier, traumatique, pourrait rentrer en écho avec son propre "trauma" d'enfance (un père absent) mais le fil est un peu trop facile pour "retenir" toute notre attention. Au-delà de ça, il fait bon se promener en cette ville aux pensions et restaurants agréables, voilà, voilà, voilà... Au bout d'une centaine de pages, on n'a pas vraiment progressé au niveau de l'enquête (on se fout de la petite sœur énigmatique, Eric se concentre définitivement sur lui-même) ; il faudra attendre la rencontre inopinée d'une vieille dame pour lever quelque peu le voile sur ce que fut la vie de cette mère-fille de dix-sept ans - aussi passionnant qu'un ouvrage de coin de feu pour grand-mère… Non, je ne me fais point caustique par facilité, mais reconnaissons que ce récit « retour vers… » ne se démarque en rien... Il y aura un nouveau voyage à Nice avec cette fois-ci la mère (émotion, émotion ? Pas forcément) et la maladie d'icelle qui vient clore à temps un récit gentillet sans aucun véritable coup de tonnerre. Un livre-psy sans doute pour son auteur qui nous laisse à observer quelques miettes guère passionnantes de son intimité. Je commence (enfin) cette rentrée littéraire sur la pointe des pieds...