Princess Bride (The Princess Bride) (1987) de Rob Reiner
Princess Bride ne m'avait pas cloué lors de sa vision initiale, et sa seconde vision ne me fera guère revoir mon jugement à la hausse (je n'ose du coup me repencher un soir de lose sur Quand Harry rencontre Sally, bon souvenir d'adolescence, mais depuis, hein ?). Bah le principe n'est pas mauvais en soi : Colombo va voir son petit fils et plutôt que de lui raconter une enquête à la con, l'envie lui vient de raconter un conte. Mais attention pas n'importe quel conte ultra connu : un truc où il y a certes une princesse blonde (Robin Wright, encore toute sage) et un prince charmant invincible mais avec aussi plein de petites trouvailles originales censées multiplier les surprises et ainsi plaire au gamin. Oui, Reiner sort des sentiers battus, parfois (un humour à froid, des bestiasses rigolotes (n'importe quoi ce gros rat et ces rascasses-anguilles hurlantes), des caméos rigolos). Non, Reiner n'est malheureusement pas un Monty Python : le ton du récit est un peu trop mignon et flirte trop rarement avec le monde de l'absurde ou du délire pure. On sent qu'il y a un effort, je dis pas. Mais un effort qui tombe vite à plat.
Une princesse est donc kidnappée et son mari, porté disparu depuis cinq ans, vient la secourir et l'enlever des griffes de ce méchant roi. Bien. En route, on croisera des décors plus ou moins travaillés (ça sent souvent le décor un peu kitsch, mais bon ça donne aussi à la chose un léger côté "décalé"), des personnages de seconde zone pas toujours captivants (un Espagnol drôle mais un peu concon, un géant géant mais un peu concon, un sorcier ultramaquillé mais un peu plombant (Billy Crystal, my god - j'ai presque cru un moment que c'était Robin Williams tellement il en faisait des tonnes sous ses quinze tonnes de maquillage), et des "surprises" un peu cheap (la forêt hantée, mouais ; la machine "à prendre les années", bof...). On sourit un brin devant la lâcheté de certains personnages "durs à cuire" ou devant la bêtise stratégique des gentils qui parviennent malgré tout à leur fin. Il y a tentative, disais-je, chez Reiner, de faire dans l'humour bon enfant en jouant des codes pour mieux les pervertir mais cela ne va jamais bien loin - la princesse et le prince finiront d’ailleurs par s'embrasser devant un coucher de soleil, la mort de l'un aurait eu beaucoup plus de panache... Bref un conte qui sort un peu des ornières mais où les tentatives d'humour restent trop grand public. Un divertissement trop gentillet pour vraiment rester dans les mémoires.