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Shangols
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6 septembre 2018

Godzilla (Gojira) (1954) de Honda Ishirô

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Les Japonais n’ont pas de bol avec le nucléaire, on connaît la chanson. Difficile de rester d'un sérieux papal devant ce classique de la science-fiction horrifique même si l'image est magnifique (cette curieuse façon d'éclairer parfois uniquement le centre de l'écran donne une impression des plus claustrophobiques), même si le fond est bougrement intéressant (les tests atomiques réveillant la bête (qui est en nous ?), le savant borgne préférant se saborder avec sa machine secrète de destruction massive (il garde un œil ouvert et le bon), la bête laminée à grands coups de tank avant même d'être "examinée" (dans le doute, mieux vaut tout bousiller plutôt que perdre son temps à étudier l'inconnu), quant aux prières faites par la jeunesse, elles se révèlent guère plus efficaces (Dieu aurait-il définitivement abandonné le Japon ?) ; la faute sans doute, ou peut-être, à la présence du kurozawesque Shimura Takashi qui, avec sa moustache fournie et son air sceptique, m'a fait penser tout du long à une sorte de Pierre Bellemare qui aurait été invité en guest sur le tournage. Alors que tout le monde est dans la panique, que personne ne sait s'il sera possible de mettre fin aux jours de ce bestiau en colère, lui garde son petit oeil curieux et pacifique, comme s'il se préparait déjà à la future histoire fantastique qu'il nous racontera. Mais j'ai aussi besoin de sommeil en ce moment, personne ne m'en fera, je l'espère, grief.

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Inattaquable, of course, cette œuvre, je le disais, si intelligente dans le fond, même si les déambulations du très maladroit Godzilla en ville peuvent parfois prêter à sourire : beaucoup aimé malgré tout la séquence devant les fils électriques ; comme prévu, cette créature idiote, tout droit sortie de sa caverne sous-marine, s'y emmêle, mais plutôt que d’être électrocutée, elle provoque un immense incendie en ville (là encore, les humains semblent plus forts pour s'auto-détruire que pour détruire les trucs nuisibles, Monsanto appréciera). En dehors de Pierre Bellemare qui m'a un peu trop détendu à la vision de la chose, j'avoue avoir éprouvé un léger faible envers ce borgne (oui, je sais, c'était facile de ma part de montrer de l'empathie à cet endroit) : le gars Hirata Akihiko joue son rôle avec un tel sérieux abyssal qu’il en serait presque hilarant. Le gars est maudit en amour, dans ses recherches (ah merde, j'ai inventé un truc pour détruire la planète, quel con je fais, j'aurais mieux fait de m'intéresser au cycle de reproduction des coccinelles ou des pandas), et finalement choisit sans broncher de mourir comme une merde. Kôchi Momoko, en charge de la petite touche féminine de l'histoire, est quant à elle malheureusement un peu pâlotte... Là encore, pour que personne ne croit que j'ai pris cette œuvre culte par-dessus la jambe (je titille les classiques, on est là pour ça aussi), j'avoue avoir beaucoup aimé les dernières séquences sous-marines qui mettent fin à ce terrible cauchemar ; les petites maquettes de bateau et de ce monstre en plastique, séquences tournées apparemment dans une baignoire, sont aussi assez rigolotes quoique peu chiadées visuellement. Bref, un film qui continue de déchirer par les questions qu'il pose (détruire, détruire, toujours dit-elle) mais qui laisse quand même assez peu de place à la déconne - option que sauve quelque peu à mes yeux la présence de Pierre Bellemare, mais cet avis demeure très subjectif.

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The Criterion Collection

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