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6 juin 2018

Hedy Lamarr, from Extase to Wifi (Bombshell : The Hedy Lamarr Story) (2018) de Alexandra Dean

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Pendant que je perds la santé à regarder toute la filmo de Gene Tierney, nos chers commentateurs ne font qu'évoquer Hedy Lamarr... Bon, vous en voulez du Hedy Lamarr, en voilà... Alors, au niveau de la filmo justement, il est plus qu'évident que sorti d'Extase, éventuellement d’Algiers (prochainement dans Shangols) ou Samson et Dalila (gros succès public à défaut d'être un grand film... voir le petit commentaire acerbe de Peter Bogdanovitch citant Howard Hawks "DeMille est si mauvais que c'est presque bon"), il est clair que la chtite a rarement eu droit au cours de sa carrière à des scénarios en or. Sois belle et tais-toi l'Autrichienne, c'est grosso modo un résumé de ses rencontres au cinoche - et puis vends des bons pendant la guerre, tu es bonne. Voilà. Pauvre Hedy qui, en dehors de sa plastique fantastique (la seule chose qui semble mettre tout le monde d'accord), était loin d'être pourtant la bécasse de service... Ce que le doc tend à vouloir prouver c'est que la belle a inventé (en collaboration) la torpille télécommandée (j'en eus été tout autant fier) en développant le concept des "sauts de fréquence" - une technologie à la base du GPS, du Bluetooth ou du Wifi... Ah ça fait tout de suite moins les malins au fond, les sceptiques intemporels qui ont plus vite fait de sortir un bon mot critique que d’avouer une reconnaissance éternelle. Le pire c'est qu'elle s'est fait totalement spolier de son invention qui eût pu lui apporter de nos jours (si elle avait survécu à ses multiples opérations de chirurgie esthétique) 30 milliards de dollars. Alors ?

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Bon, tout cela est bien hypothétique car entre ceux qui pensent qu'elle avait pompé l'idée à son ex-mari (vendeur d'armes juif auprès des Nazis - une gageure : elle le quitta en se déguisant en servante, toute une histoire) et ceux qui considèrent que ce sont plutôt les ingénieurs qui furent capables de développer le concept, des sceptiques, il en reste. Mais tout de même. Puis l'Hedy ne s'est pas arrêtée là au niveau des inventions : je citerai ainsi le cube effervescent de coca-cola (qui marcha guère) ou certaines techniques de chirurgie (comme l'idée de la cicatrice derrière l'oreille, c’est pas rien cela non plus... oui car au niveau des résultats, elle était plus proche vers la fin de sa vie des frères Bogdanoff que d'une bombasse). Au niveau de sa vie amoureuse, même carnage... une demi-douzaine de mariages plus ou moins foireux, qui durèrent peu et avec des hommes soit jaloux soit emmerdants comme la pluie viennoise. Cerise sur la gâteau, entre les échecs cinématographiques, les échecs amoureux et les problèmes de thune, elle eut la bonne idée de côtoyer le célèbre docteur Feelgood qui la rendit, grâce aux amphètes, à moitié berdin (elle eut même droit à un petit séjour en tôle après avoir chouré des conneries dans un magasin... même si la justice ferma rapidement les yeux sur cet écart). Oui, Hedy, une femme sublime et intelligente qui eut un parcours pour le moins chaotique. Le film se base sur une des toutes dernières interviews qu'elle donna et qui fut enregistrée sur quatre bonnes vieilles K7 (longtemps perdues, elles furent retrouvées en 2016) et sur de multiples photos et extraits de sa carrière d'étoile filante pour le moins frustrante sur celluloïd. Ses proches, ses enfants et petits-enfants apportent aussi des témoignages pas toujours à son avantage quant à son implication affective (si ce n’est dans l’éducation de deux de ses enfants durant les premières années – ouf). Il est beaucoup question de ce fameux brevet déposé qui aurait dû lui permettre d'obtenir gloire et reconnaissance aux States et même si, sur la fin de sa vie, elle semblait n'en vouloir à personne, on sent bien une certaine frustration dans ce rendez-vous manqué avec son public, avec le grand public, tout au long de sa destinée américaine. Cette bien chère Hedy. Reste des photos à se fouetter les sangs...

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