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17 mai 2018

Smithereens (1982) de Susan Seidelman

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Voici donc le film qui devait lancer carrière de Susan Seidelman, mais si vous savez, la réalisatrice de Recherche Susan désespérément, de Sex and the City (3 épisodes), de... Ouais, bon, je me suis peut-être emballé. Le fait est que ce premier long-métrage sent le premier long-métrage à plein nez : de la fougue, de l'envie, du personnage principal féminin ultra-typé et bon, des temps plus morts aussi. Il y a, ici, reconnaissons-le avant de se faire involontairement cassant, un réel désir de nous montrer un personnage pleinement original qui sillonne les rues de New York de long en large avec une énergie folle ; ce premier long sent le premier jet : dru, droit au but, convaincu - à défaut d'être toujours complétement maîtrisé, les amateurs de double langage apprécieront. Voilà. Après que dire, plus précisément, du personnage principal lui-même ? Susan Berman is Wren, une jeune femme délurée, un brin fêlée, opportuniste, qui navigue d'un type à l'autre sans trop se poser de question, allant le plus souvent là où elle y trouve le plus son intérêt. Une jeune femme tête à claque ? C'est cela en un sens, mais parfaitement assumée... Elle finit forcément, en un autre sens, par devenir touchante, me questionnerez-vous ? Eh ben pas forcément, vous répondrai-je sur la défensive... Seidelman assume quant à elle pleinement le côté mal-aimable de son héroïne, Marie-couche-toi-là d'occase (avec un chanteur qui a réussi à sortir son premier disque - mouarf), flirteuse un rien pimbêche au besoin (avec un type du Montana qui vit dans son camion aménagé : le bon gros naïf de l'histoire).

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C'est osé de ne pas chercher à attirer chez le spectateur une quelconque empathie envers cette héroïne que l'on suit de bout en bout, la collant littéralement à ses basques et à ses gambettes gainées de filet de pêche. Pari audacieux, même, que celui de ce personnage hors-norme qui finit malheureusement par épuiser les hommes qui la côtoient (le chanteur n'étant, disons-le au passage, guère plus sympathique qu'elle) et, en passant, également le spectateur... Oui, car, même si on aime ce petit côté underground du film (tourné un peu à l'arrache au niveau des éclairages mais judicieusement monté) ou encore le choix de cette anti-héroïne, on se lasse un peu trop rapidement des allers et venues de la donzelle au gré de ses humeurs, allant toujours chercher ailleurs quand elle se croit aimée (lourdant le gars pour le fun) ou allant toujours chercher ailleurs (chez des "amies ou chez sa soeur") quand elle est dans la panade. Au bout de trente minutes de film, on a déjà l'impression de tourner un peu en rond et l'heure suivante qui n'apporte guère d'éléments nouveaux paraît automatiquement un peu longuette ; car oui, on en apprendra guère plus sur le passé ou les motivations de la donzelle, born to be wild en zone urbaine and, semble-t-il, that's all. Du coup, on veut bien reconnaître à la chose son zeste de punch sans pour autant pouvoir faire une croix sur son aspect un peu lassant, à l'image finalement de cette héroïne farouchement casse-couilles.

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