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6 mai 2018

Macho Callahan de Bernard L. Kowalski - 1970

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Le mystérieux Bernard L. Kowalski a laissé peu de traces dans l'histoire du cinéma, mais restera en tout cas comme un des grands amoureux de Jean Seberg, pour qui il déploie ici tout un film. Un film tout pourri, certes, mais l'acte est fort. Macho Callahan est tout entier au servie de la belle, la filmant sous tous les angles, cheveux courts ou longs, à poil ou en chapeau, mâchoire serrée ou tout sourire. Peu importe alors que le scénario et que ses partenaires au grand complet soient mauvais comme des cochons ; on espère au moins qu'il se l'est tapée, sinon c'est gâché. Cette phrase phallocrate est à l'image de ce western en entier : rance, véhiculant une image de la femme digne d'un Trump en fin de soirée, et par-delà mal foutu comme tout. Le mari de la Jean, David Carradine, est assassiné sous un prétexte futile par Diego Callahan, évadé de prison, sale type solitaire et sans pitié. Elle n'a de cesse de venger son gars, et met 1000 dollars sur la tête de Callahan, se mettant elle-même en chasse pour faire payer le bougre. Mais, après plusieurs échecs et une rouste dont elle se souviendra (même avec sa cicatrice au coin du bec, la belle reste charmante), il faudra bien qu'elle se rende à l'évidence : elle est tombée raide dingue de son ennemi juré. Ça rappelle une blague récente de Tex, tant cette métamorphose est inexplicable : elle le déteste, il la tabasse, elle l'adore. On s'achemine donc doucement vers une résolution romantique et testostéronée, et on se dit que l'intrigue du Cid a encore de beaux jours devant elle, et que le syndrome de Stockholm a trouvé ici une de ses plus cristallines illustrations.

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On ne sait pas trop où Kowalski veut en venir avec cette psychologie à deux balles, mais le gars n'a pas l'air d'être de 1970. On a mal pour lui quand on le voit tenter de rendre héroïque ce gusse macho comme pas deux (c'était le titre, on était prévenu) et traiter son héroïne comme un tas de viande docile. Bon, passons. Ce qui est bien de son époque, par contre, c'est la forme du film : succession incompréhensible de plans tordus, caméra toujours en biais, montage dans les choux, pour un western qui semble bien vouloir pourtant s'inscrire dans la continuité du genre. Le film est d'un sérieux papal, ses personnages sont traditionnels, mais il filme tout ça comme un polar à la con. Depuis les premières scènes, une évasion du bagne qui n'arrive jamais à être spectaculaire malgré les efforts du gars (le montage, mon garçon, ça compte), et qui semblent complètement déconnectées du reste, jusqu'aux quelques scènes de fusillade, illisibles, mal fagotées, on ne cesse d'entrevoir ce qu'aurait dû faire Kowalski, et lui ne cesse de se planter. Il ne sait pas où ménager des pauses dans son récit, arrêtant tout en pleine action, accélérant outre mesure des scènes qui ne le méritent pas (une attaque d'ours assez ridicule, le final), et saccage un style qui se voudrait leonien et qui n'est que mochement pop. Même pas un brin d'humour pour rattraper la chose ; le seul détail qu'on retient, c'est un second rôle assez attachant (Lee J. Cobb), larbin du héros qui aurait véritablement mérité l'amour de Jean mais se fait buter tout bêtement ; et, allez, une scène de bagarre assez brutale entre Jean et Macho, un peu mieux sentie. Bâillement.

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