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11 avril 2018

Hell's Highway (1932) de Rowland Brown

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Rowland Brown a le chic pour nous livrer en une heure un concentré d'action, de violence, de remise en cause d'un système... Avant l'argent facile de Blood Money, il évoque ici un système carcéral d'un autre âge, les fameux "chain gang". Plutôt que de tricoter comme des loques dans des cellules spacieuses en regardant Jean-Pierre Pernaut (vision limitée du système carcéral de mon oncle auquel je ne parle plus), rien de mieux que de mettre les prisonniers au bon air pour être utile : construire des routes... Alors c'est vrai que le système des chaines, le dessin de cible sur leur dos au cas où ils s'échappent, ou encore ces coups de fouet donnés au bon plaisir des gardiens peuvent paraître un peu too much. C'est sans parler de cette belle invention toute en tôle dénommée "Sweat box" dans laquelle on attache debout les prisonniers récalcitrants ; le système est bien fait à cela près que les types qui passent deux heures dedans meurent. Pas de souci pour le chef de travaux de France Telecom, pardon de La Poste, oups, de la SNCF, je veux dire de la Colas locale : c'est lui qui dirige les travaux de la route avec cette main d'oeuvre pas chère et qui trouve ce système redoutablement intelligent pour mettre la pression sur les gars. Creuse ou crève, c'est un peu son motto, et il en est fier... Rien d'étonnant à ce que quelques types se rebellent (sûrement des syndicalistes à la base, même si le film ne nous le dit pas) et soient prêts à prendre les armes et mettre ce joyeux campus carcéral à feu et à sang. On peut chanter en souriant des negroes spiritual pour faire passer le temps, au bout d'un moment la marmite explose - on reste des hommes, quoi.

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Personnages taillés dans le roc (Richard Dix est un homme averti qui en vaut vingt, dans le rôle de Duke Ellis... C'est un dur mais il se doit de veiller sur son jeune brother (Tom Brown) qui l'a rejoint dans cet enfer, personnage de doux enculé (les gardiens en général mais mention spéciale pour Blacksnake avec sa fine moustache de pervers et Pop-Eye qui tue sa femme froidement et accuse des prisonniers), on sent dès le départ qu'on n'est pas dans un camp de vacances. Le cinéaste nous avait fait part de sa vision en intro (des "méthodes qui datent du Moyen-Age") et on est servis en mode "coup de poing", à découvrir ce petit monde d'hommes entre eux où toute humanité semble s'être fait la malle ; ça sent la rebellion, elle aura lieu dans un déferlement de cri et de flamme ; la chasse à l'homme s'organisera dans la foulée et ne sera guère plus glorieuse... Duke, finalment, condamné à vie, semble un des seuls capable d'éprouver encore des émotions, n'hésitant jamais à se sacrifier pour son jeune frère et gardant un oeil affûté sur les pratiques dégueulasses des uns et des autres pour les balancer (si jamais un jour l'occasion lui est donnée). Le montage est brutal et même si les images chocs ne sont pas si nombreuses, on est content au bout d'une heure de s'extirper de ce petit monde de loups s'entredévorant entre eux. L'autoroute de l'enfer, encore plus dure que celle des vacances. Nouveau film pêchu du gars Rowland Brown.

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