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Shangols
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GODARD Jean-Luc 1 2
 
 
 

 
 
 
 
 
 
 
 
 
27 mars 2018

Dieu pardonne... moi pas ! (Dio perdona... io no !) de Giuseppe Colizzi - 1967

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Avouez que vous ne vous y attendiez pas : l'entrée dans Shangols du duo Terence Hill / Bud Spencer. C'est comme ça, il faut savoir surprendre le lecteur. Bon, en fait on est plutôt pour l'instant dans la période Mario Girotti / Carlo Pedersoli, puisque les deux bougres ne sont pas encore les stars qu'ils seront, que leur couple n'est pas encore un couple, et que c'est même le film qui marque leur rencontre (ah tiens, non, un petit Ulmer de 1959 semble les avoir déjà réunis, mais bon...) Rencontre qui se fait donc sous le soleil écrasant du faux Texas, en fait les studios italiens où Colizzi traficote un p'tit western décadent et spaghetti, forcément impur, forcément à la fois référencé et irrévérencieux, qui marque des points si on ne veut que se distraire et rigoler deux heures.

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Autant le dire : c'est con comme une oie. Le film est dirigé vers une seule chose : l'efficacité. Mais le fait est que c'est assez amusant, que Colizzi n'est pas absent de son film, que le scénario est plutôt épuré et habile, et que Terence Hill est pas mal. C'est l'histoire d'un as de la gâchette qui butte un gros méchant. Sauf qu'à l'occasion du braquage d'un train, il découvre que le gusse n'est pas mort. Il va donc seller son cheval et partir pour tuer définitivement le gars, désormais à la tête d'une bande de hors-la-loi sans foi ni loi ni humour, et en profiter pour récupérer le butin de l'attaque. Soutenu par Bud, affreusement con mais cogneur comme pas deux, il ira jusqu'au duel final, bien entendu, après avoir exécuté toute la bande. Si vous vous attendez à une énième pantalonnade entre les deux pitres, passez votre chemin, gringo : on est là dans le western sérieux, violent, à l'épure, porté par un Terence qu'on ne verra plus aussi sobre désormais. Colizzi prend tout son temps, à l'intérieur des scènes pour faire monter la tension et toujours nous faire comprendre l'espace. L'entrée de Cat dans le camp ennemi se fait très lentement, sans pour autant tomber dans l'ennui. Le duel final se fait avec force gros plans sur les yeux plissés de Hill, en plein exercice d'admiration de Eastwood, le temps s'étire déraisonnablement, on apprécie le style. Entre ces scènes, le film nous sert un de ces montages au sécateur rouillé qu'affectionnait le cinéma italien de l'époque : brusques coupes de son, hiatus d'images... C'est grimaçant à mort (les méchants, tous hideux, avec à leur tête le salopard Frank Wolff), les bruits de baffes claquent comme des coups de canon, c'est excessif à chaque instant, ça vous traîne le genre dans la boue et la caricature, mais ça fonctionne plus que bien. En 1967, Colizzi, Hill et Spencer prennent encore le western au sérieux, et servent un film déjà sale mais encore très respectueux des aînés hollywoodiens. A voir.

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Welcome to New West

Commentaires
S
Tu rigoles ! on en a encore 932 à voir pour boucler notre odyssée. Y a du boulot, là, allez allez !
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C
Dio mio ! Ça y est, ça recommence... rev’là les critiques trèèèèèèès indulgentes sur des spaghouzes complètement nazebroques où on lit « efficace », « décadent », « distrayant » là où c’est juste con, maladroit et daté. Quelques semaines avant, un film superbe de George Sherman, Duel dans la Sierra, est dézingué en totale impunité. <br /> <br /> Les gars, sérieux, vous faites des billets béton... arrêtez juste de mater des westerns !
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