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26 février 2018

Sous le Ciel de Paris (1951) de Julien Duvivier

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Ah Paris sera toujours Paris... Avec toutes ces petites gens qui, chaque jour, peuvent bénéficier du pire ou du meilleur du destin... Oh putain, on dirait un pitch de Lelouch & Jeunet (ah oui, ça pique d’associer les deux) et il faut bien reconnaître qu'il y a un petit peu de ça dans ce regard condescendant et bienveillant posé sur ces êtres guère héroïques avec ces enfoirés de hasards et de coïncidences qui planent sur eux : Georges Forestier aura-t-il son examen d'interne après l'avoir foiré trois fois, le con ? Denise trouvera-t-elle le grand amour à Paris le jour même où elle débarque de sa province, cette écervelée ? Le tueur qui ressemble vaguement à Charles Denner tuera-t-il again ? La petite qui se fait gentiment battre par ses parents osera-t-elle rentrer chez elle après s'être encore tapée une mauvaise note ? La vieille trouvera-t-elle du lait pour ses trente-trois chats enfermés dans son appart qui pue la pisse (me dites pas le contraire) ou se fera-t-elle bouffer par eux ? etc, etc... Tout se passera-t-il comme prévu pour ces petites personnes soucieuses ou un coup du sort (faste ou néfaste) va-t-il soudainement transformer leur destinée ? Ohoh… A priori, dit comme ça, on n’en a pas grand-chose à foutre, mais on se sent prêt malgré tout à voir comment Duvivier va se dépatouiller avec ce film choral plombé dès les premiers instants par une voix off des plus insistantes...

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La première bonne nouvelle, c'est que le Julien se plie en douze pour planter sa caméra aux quatre coins de Paris. Des monuments historiques incontournables aux petits quartiers défraîchis, on est plutôt gâté en terme de visite touristique vintage. Il filme au départ tout cela de haut, mais rapidement sa caméra vient se planter dans ces petites rues qui posent en toile de fond des allers et venues de ses personnages ; les scènes dites en "transparence" (notamment pour les gros plans) en apparaissent d'ailleurs que plus flous et fades - mais ce n'est pas forcément si dommageable, tant les plans sur Paris en ce début des fifities sont nombreux et joliment cadrés. S'il filme la ville de haut lors de l’ouverture du film, notre ami Duvivier, il est une nouvelle fois un peu triste (vous attendiez une autre bonne nouvelle ? c'est mal me connaître) qu'il filme de la même façon ses personnages... Il semble prendre notamment un malin plaisir à filmer cet étudiant docteur paniquant durant son examen, à suivre cette pauvre vieille qui cherche désespérément (elle fait 72 km dans les rues de Paris) du lait pour ses chats, ou encore à mettre son héroïne, la Denise, dans un plan foireux (elle est amoureuse d'un type avec lequel elle correspond depuis un an... Arf le type a eu un accident et il est dorénavant handicapé – ce qui met forcément fin à toute possibilité d'amour, d'un commun accord... putain, on ne faisait pas semblant de montrer un semblant d'empathie à cette époque)... On sent qu'il n'a pas pris comme caractères principaux des super lumières et que chacun des personnages (sauf retournement de situation ultime : the méga surprise) est plutôt parti pour morfler (Sacré Julien, on le refera pas). Notre homme, au niveau tension dramatique, n'hésite pas à y aller avec de gros sabots et livre quelques scènes résolument grossières (le tueur qui craque pour la chtite fille perdue (violons) puis qui s'engueule avec une prostipute un peu vénale (!!!) : il était prêt à réentendre son petit coeur qui bat et cette pétasse remet tout en cause... Voilà comment on redevient tueur sans le vouloir). Des destins qui vont donc se croiser, notamment dans les cinq dernières minutes pleines d'un suspense insoutenable (ou pas). Bon, on suit, tout comme le cinéaste, ses personnages avec le même oeil bienveillant mais avouons qu'on prend finalement surtout plaisir au petit côté carte postale de cette œuvre d'après-guerre... C'est toujours cela de pris.

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