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6 février 2018

Ames libres (A Free Soul) (1931) de Clarence Brown

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Ah ces bons ptits films pré-code qui osait même le ménage à trois... Enfin, pas exactement non plus... En haut du triangle, Norma Shearer, petite bourge qui ne tient pas en place et avec une tchatche ça comme. A la base du triangle, les deux prétendants : d'un côté, le sage et paisible Leslie Howard, garçon racé et affecté qui est l'un des dix meilleurs joueurs de polo au monde (ou de curling, je confonds toujours l'intérêt des deux sports) ; de l'autre, un Clarke Gable encore imberbe mais mauvais comme une teigne : petit ponte de la mafia, il n’a pas l'habitude qu'on lui dise ce qu'il doit faire. Au centre du triangle (oui, je commence de regretter d'avoir pris cette figure, je ne sais ce qui m'a pris), Lionel Barrymore, le pater de la Norma, avocat et alcoolique : il a élevé sa fille toute seule (mère morte en couche, amen) dans un libre esprit. C'est lui qui présente Clarke à sa fille, un Clarke qu'il a sauvé de la potence et c'est lui qui s'en mord une sans faire bouger l'autre quand sa fille lui annonce qu'elle quitte Leslie pour Clarke... Lionel est outré ! La fille propose alors un marché à son père : je quitte Clarke, tu quittes ta bouteille - marché conclue, seulement, la vie, jeunes gens, n'est jamais aussi simple...

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Au départ, on prend un petit plaisir à voir que ça badine et ça badine ; Leslie fait les yeux doux à Norma (seuls sur la plage, les yeux dans l'eau) mais cette dernière est comme aimantée par Clarke et sa poker face ; ce dernier est un pur et dur qui n'est pas du genre à trembler, dans la cour d'un tribunal ou canardé par les balles. Elle est toute excitée en sa présence, il lui sert son fameux sourire de poisson-chat alors même qu'il n'a pas encore sa fameuse moustache. Bon. Le tournant du match, intervient avec la première répartie vacharde : Clarke reçoit dans son club clandestin Lionel pour le faire picoler et lui demander la main de sa fille, le sourire en coin. Lionel dessoule dans la seconde et le traite de bâtard... Malheureusement, sa bravoure s'arrêtera là : incapable d'arrêter la bouteille, il aura de plus en plus de mal à avoir de l'ascendant sur sa fille ; le Clarke en profite et commence, avec une certaine brusquerie qui ne serait vraiment pas vu d'un bon oeil de nos jours, à vouloir forcer la Norma à se marier avec lui – on ne lui résiste pas, fusil ; il n'y a plus que Leslie, Leslie Howard et sa bouche en cul-de-poule, pour arrêter Clarke... Ahaha... Eh bien croyez-le ou non, mais le Leslie en a dans le slip et osera un geste qui vous coupera la chique - la suite est écrite d'avance, bien... Un Leslie qui aura donc sa seconde de gloire mais guère plus, tant il occupe ici un rôle en retrait ; Norma, et ses petites tenue taillée dans un mouchoir de soie, a du peps et un certain charme vintage ; Barrymore en fait des tonnes en "homme entre deux âges frappé par l'alcoolisme" et finit, dans la dernière séquence, totalement en roue libre, par fatiguer un peu ; Clarke, droit comme un i, sérieux comme un pape, est sûrement celui qui marque le plus de point dans cette petite romance tragico-judiciaire. Un sympathique amuse-gueule des thirties sans rien de franchement transcendental.

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