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28 janvier 2018

SERIE : The End of the F***ing World saison 1 - 2017

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Les films, bouquins et autres chansons sur le difficile passage à l'âge adulte sont pléthore. Mais cette petite série (8x20 mn) parvient à se tirer du panier haut la main, en dégageant un charme incroyable, fait de romantisme enfantin et d'une bonne dose d'humour, d'un fond très sombre et de très jolis personnages cassés. La subtilité anglaise en matière de scénario fait une nouvelle fois ses preuves dans ce mini-road movie qui démarre sur un duo improbable et se termine en grande tragédie sentimentale, qui démarre presque innocemment mais se conclue en abordant de vrais beaux thèmes éternels : qu'est-ce que grandir ? ne vaut-il pas mieux vivre "vite et mourir jeune" que dans une caravane ou mal marié ? qui et comment aimer ? Ce sont les ardues questions que se posent James et Alyssa : lui se veut un psychopathe en puissance, et cherche dans le fantasme du meurtre un échappatoire au suicide de maman et à la fadeur de papa ; elle se veut néo-punk, et cherche dans le n'importe quoi assumé une manière de s'extraire d'un père absent et d'un beau-père un peu trop collant. La rencontre des deux va se solder par une fugue d'abord bien innocente, mais qui va prendre des tournures de Bonnie and Clyde adolescente, sur les traces du père d'Alyssa, et passer par plein d'étapes difficiles (dont un meurtre) pour enfin parvenir à son vrai but : vivre quelques instants d'amour pur avec un être qui nous correspond.

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Les héros de la série font tout le sel du truc : véritable duo de bras-cassés mais qui passent à travers les mailles de tous les filets, ils sont le portrait d'un romantisme 2.0, un peu chiants, un peu puérils, mais attachants en diable dans leurs rapports. L'amour et comment le trouver: c'est là le noeud de la série, qui se déguise parfois en polar, parfois en chronique sociale, parfois en comédie, mais qui ne va que vers ce point-là, et qui donnera un dernier épisode bouleversant. Le duo de gangsters amateurs fait à peu près n'importe quoi, mais le fait ensemble, et malgré les brouilles, parviendra à ce point culminant recherché par tout le monde : l'Amour. Les scénaristes ne sont pas toujours très subtils, c'est vrai, et y vont franchement dans les personnages ; mais ceux-ci sont tellement bien joués, avec une telle conviction et tellement au service de ce duo principal d'adolescents, qu'on croit à cette histoire sans problème. La palme au petit Alex Lawther, hilarant dans son rôle de taiseux timide et renfermé, et qui va s'ouvrir comme une fleur au contact des premiers sentiments. Les épisodes, un peu trop courts parfois, ménagent avec finesse les surprises, mais ne cèdent pas tout à l'action et au cliffhanger, sachant se poser pour développer des scènes de dialogues ou de situations pour laisser se développer les personnages. Les beaux personnages s'enchainent, depuis ce père démissionnaire et encore plus ado que sa fille jusqu'à cette flic lesbienne en mal d'amour, et le tout est filmé dans la belle lumière de l'Angleterre des petits chemins et des banlieues moroses. Une série pour ados, peut-être, mais que tout adulte devrait regarder pour se souvenir de ce que c'est qu'être aimé, même pendant quelques instants.

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