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23 janvier 2018

The Venetian (Venetianskan) (1958) d'Ingmar Bergman

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Peut-être pas au niveau des Fraises sauvages (…) mais ces quatre petites nuits érotiques vénitiennes signées du grand maître méritent franchement d'être connues et découvertes (sans passer pour fat, of course). Il s'agit de l'histoire d'un Milanais de passage dans la cité gondolée ; deux jeunes femmes (une femme mariée, les pires, et une veuve, les pires, interprétées par les douces Eva Stiberg et Gunnel Lindblom (que n'aurais-je pas fait pour connaître une Gunnel !)), un tantinet excitées disons-le (c'est bien le terme) vont tour à tour tenter de mettre le grappin sur cet homme en collant (de face, c'est dur à porter, de derrière aussi). Le Milanais n'en demandait pas tant et après avoir échoué dans les bras de la brune envoutante et lui jurer fidélité va se retrouver dans les bras de la blonde et finir par la fermer... Ah ces coquins d'hommes, me direz-vous… Ben pas forcément puisqu'ici il s'agit plutôt de montrer ici que nos deux femmes, têtues comme deux belles mules, savent intelligemment arriver à leur fin et chopper du goujon (ah ces coquines de femmes, donc, plutôt). Notre homme a beau faire le malin face caméra avec sa rapière, c'est bien lui, le bougre, qui se fait manipuler et posséder ; nos deux femmes s'aident certes chacune de leur servante pour appâter mais savent ensuite parfaitement prendre les choses en main pour séduire notre homme, véritable pub vivante pour Dim.

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Si les décors sont minimes (mais la gondole en carton bouge et pour moi c'est déjà énorme), la mise en scène spacieusement limitée (cela doit être filmé dans un demi-studio télé), la qualité de l'image plus que pauvre, on est sous le charme de ces dialogues qui fusent, voire parfois même de leur audace (dis-moi des mots bleus et sales, comme les hommes - traduction personnelle), et de l'évidente sensualité qui se dégage de ces corps à corps (entre notre Milanais et les deux femmes mais aussi entre celles-ci et leur servante, résolument peu farouche et au corsage lâche - je vous jure). On suit avec un réel plaisir ces marivaudages rohmériens (un homme perdu entre deux femmes : il en sourit mais ne décide finalement jamais de rien...) à la sauce italo-suédoise bergmanienne (je ne pensais pas un jour écrire une telle phrase). De quoi rebooster l'odyssée bergmanienne sachant que la patte du maître peut même se faire sentir dans les productions les plus modestes. Léger et délicieusement charmant.

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