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21 janvier 2018

Wendy et Lucy (2009) de Kelly Reichardt

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Si vous considérez que dans la vie la chose la plus grave qu'il puisse vous arriver est de perdre votre animal domestique (juste après la faim dans le monde et le dernier Lelouch), ce film est pour vous. Kelly Richardt, dont on connaît désormais le don pour faire des portraits de femmes à la dentelle, suit les traces de son titre, à savoir Wendy (Michelle Williams, genre de Juliette Binoche du pauvre), jeune femme désirant se rendre de l'Indiana à l'Alaska en bagnole pour trouver du taff, et Lucy, son chien, genre de golden retriever du pauvre. La chtite Wendy va avoir la malencontreuse idée de faire une pause dans un bled de l'Oregon où tout va partir en vrille : sa bagnole tombe en rade, elle se fait pécho dans un supermarché en train de voler (des boîtes de paté pour chien, j'en chiale encore putain), et perd son chien (j'ai perdu quarante-deux litres d'eau). Le regard hagard, notre pauvre héroïne erre dans la ville et l'on se désespère avec elle : Lucy, LUCY, LUUUUUCCCCCCY, allez, fais pas le con, reviens !!!!!! Quand parfois tout va mal, tout devient pire, notre pauvre Wendy se prend la trouille de sa vie lorsque, dormant à la belle étoile, elle se fait alpaguer par un clodo et touche le fond en apprenant que sa bagnole (un simple petit problème de démarrage semblait-il) est morte... Et pas de nouvelles de Lucy : on a les yeux secs... La chance va bien tourner un jour mais il faudra alors faire un choix encore plus crucial. Rude et moving.

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Alors, oui, je vous vois venir, vous allez encore me dire que ce n'est pas un film rempli de gaieté. Je vous l'accorde, on rame un peu avec cet ersatz de Binoche qui enfile les emmerdes comme les perles. Heureusement, la dardennesque Kelly, filme son personnage le plus souvent en mouvement et il y a une vraie dynamique dans ce film rare en événements ; la caméra semble visser sur le minois de Wendy qui tente tant bien que mal de garder la face dans ce monde où lorsque tout déconne, la seule chose qui importe est de ne pas sombrer. La chtite sillonne la ville (garagiste, responsables de chenil, gentil flicaillon-gardien qui lui prête son téléphone…) rendant son visage de plus en plus livide. On a peur parfois qu'elle disparaisse - comme happée dans cette ville sans âme - mais la Wendy sait faire preuve d'adversité. Ambiance certes morose dans ce film de Reichardt mais un montage, un cadrage constamment en mouvement, qui donnent du rythme ; au final un petit film pugnace, tristoune mais point déprimant, joliment porté par les frêles épaules de Michelle Williams. Je pars faire le plein de mouchoirs et supprime tous les films avec une bête.

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