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Shangols
REALISATEURS
GODARD Jean-Luc 1 2
 
 
 

 
 
 
 
 
 
 
 
 
4 février 2018

SERIE : Black Mirror saison 4 - 2017

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Excellente cuvée que cette saison 4, après quelques errances : Black Mirror revient en force, toujours sur le fil entre comédie et thriller, sachant à chaque épisode relancer votre attention et vous embarquer dans son petit monde connecté, en variant les styles, les genres et les inspirations. A la base, toujours cette crainte du futur, toujours cette volonté de pousser le bouchon des trouvailles technologiques récentes pour en dévoiler les dangers possibles, toujours cette ironie sur le progrès, qui pourrait en faire une série un peu réac ; c'est sans compter sur le regard souvent très pertinent sur la modernité, qui s'appuie visiblement sur la réalité, et qui fait de chaque petit film une réflexion sans façon sur l'avenir, documenté, sérieuse, valable. Ma préférence ira d'une courte tête au premier épisode, véritable petit blockbuster fauché qui marque des points au niveau de l'impertinence et du ridicule : un film sur l'avenir possible des jeux vidéo, où il est permis de se venger des petiesses de votre petite vie de bureaucrate dans des jeux immersifs où les rôles sont inversés. On y voit un "homme sans qualité" introduire dans son univers fantasmatique (Star Trek et l'esthétique ringarde des années 60) ses collègues de bureau, qui se voient ainsi prisonniers de cet univers virtuel. Ce qui est le plus cruel là-dedans, c'est l'étroitesse d'imagination de ce type, reproduisant son esthétique de geek mal-grandi dans des jeux hyper-complexes, se nourrissant de pizzas et projetant sa sexualité frstrée dans ce monde de carton-pâte. L'épisode est de plus très fun, assez tendu, et fort bien joué par des acteurs qui ne se prennent jamais tout à fait au sérieux. A mon avis, mon voisin du dessus, qui a l'air de décharger son agressivité devant Grand Theft Auto et lui balance toutes les insultes de la terre ('tain ta mère toi son fils de pute de merde de ta mère!), devrait en prendre de la graine.

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Beaucoup aimé aussi l'épisode 3, un vrai polar qui prend appui sur une machine qui scanne les souvenirs récents des gens pour résoudre une enquête. Difficile d'assassiner quelqu'un si on peut visionner tranquillou vos dernières pensées : une chose que Mia (géniale Andrea Riseborough) n'avait pas anticipé et qui va la plonger dans une spirale de violence qui ne s'achèvera que dans un twist final impeccable. John Hillcoat filme ça comme un vrai thriller, très attentif aux ambiances et au rythme de la chose, et va tout droit son petit bonhomme de chemin radical : on se retrouve du côté de cette pauvre femme, assassin malgré elle, et qui se transforme en véritable monstre. Un bon point également pour l'épisode suivant, qui réfléchit sur les possibilités des sites de rencontres, au scénario un peu confus sur la fin mais qui parvient à transformer l'amour en véritable chemin de croix : il s'agit de trouver le partenaire idéal, et pour ce faire de tester pour des durées déterminées (de quelques heures à... un an !) des candidats potentiels. Tim Van Patten à la réalisation se moque aussi bien de ces gens qui changent de partenaire chaque soir que de ces gusses se contentant de quelqu'un qui n'est pas fait pour eux, pour mieux conclure sur une note romantique bienvenue : c'est peut-être le premier qui est le bon. Mon voisin du dessus, harnaché à une harpie qui n'écoute que du Jul, devrait en prendre de la graine. L'épisode 5 est un efficace "surviving" qui souffre d'une réalisation clicheteuse (un noir et blanc inutile, un sérieux papal, des tics de jump-scare fatigants), mais qui invente une bête 2.0 parfaitement effrayante : un robot sur-équipé et invincible, qui a tout du chien de chasse, lancé à la poursuite d'une brave bonne femme. Un cauchemar.

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Les deux autres sont plus oubliables, le 2 (réalisé par Jodie Foster) parce qu'il se sert de la technologie comme d'un simple alibi pour réaliser un mélodrame qui n'avait pas besoin de ça, le dernier parce que, voulant mélanger trop d'histoires en une seule, il perd en cohérence, hésitant entre farce macabre à l'ancienne (on pense à Creep Show) et réflexion puissante sur la douleur, les nouvelles façons de torturer ou la lutte contre la mort : il y avait de la place pour trois films, le réalisateur essaye de les cumuler toutes en une, et se vautre dans un flou artistique complet, un scénario flou et une réalisation à l'arrache. Au final : 4 épisodes fun et passionnants sur 6, c'est beaucoup plus que la plupart des séries contemporaines, non ? On attend la saison 5 avec une impatience proche des petits sauts nerveux. (Gols 16/01/18)

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Une nouvelle saison toujours aussi originale et intrigante, mais qui malheureusement préfère souvent les rebondissements scénaristiques à l'exploitation en profondeur de certaines bonnes idées ; je m'explique : il en va ainsi de l'épisode 2 (celui réalisé par Jodie Foster sur le contrôle total d'une mère sur sa fille via un implant et une tablette qui lui permettent de suivre tous ses faits et gestes) ; le fait que la mère puisse empêcher à sa fille de voir toute image de violence (dès que la chtite regarde quelque chose de violent, l'image se floute) pouvait permettre une vraie réflexion psychologique et émotionnelle sur l'évolution de la gamine ; on pense d'ailleurs que l'incontournable Charlie Brooker, scénariste des divers épisodes, a mis tout ce petit système en place pour étudier l'impact qu'un tel système de "contrôle parental" pouvait avoir sur l'évolution du personnage... Ben que nenni, on aura simplement droit à un mano a mano (un brin tragique, certes) entre une mère poule et une gamine "basique" ;  c'est pas tant l'aspect "technologique" qui gâche l'épisode mais le fait que "l'idée technologique" (la tablette-espionne) soit finalement pauvrement exploitée. L'épisode 1 (relativement fun et vintage) se concentre lui un peu trop sur l'aspect "triste con" de son héros frustré sans chercher vraiment, là encore, à livrer une étude plus poussée de ce personnage (cela dit, j'aime beaucoup Jesse Plemons, genre de Matt Damon du pauvre, qui incarne superbement ce sombre connard de geek perdu (bientôt à jamais) dans son monde virtuel). Enfin, comme le soulignait Gols, le dernier épisode est un trop plein de petites trouvailles de "gadgets du futur" (implanter la conscience d'une personne dans une autre... ou dans un singe en peluche ; reconstituer sous forme d'hologramme une personne dont on a conservé les données...) ; tout cela est inclus dans une sorte de "méta-scénario" (une vengeance soigneusement établie) qui tente de "synthétiser" toutes ces inventions diaboliques et l'ensemble finit par paraître affreusement tiré par les cheveux...

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Plutôt aimé pour ma part l'histoire de la bestiole mécanique qui prend en chasse cette pauvre femme : l'esthétique chic et choc ne m'a point trop heurté (eheh) tant je fus absorbé par l'ingéniosité terrible de ce cafard en fonte quasiment indestructible (ou en tout cas, même salement blessé, toujours potentiellement dangereux). L'épisode "romantique" de la saison est également relativement réussi, la fin (pas du tout brouillonne à mes yeux) étant relativement inattendue et maline - quand le cauchemar virtuel s'avère être au final peut-être une chouette solution pour l'épanouissement amoureux : assez surprenant, et pour une fois la conclusion ne s’avère pas du tout plombante... Moins passionné enfin par cet épisode qui commence comme trois mille épisodes déjà vus : oups, on a écrasé un type en bagnole et on est bourrés comme des coings... Faisons le disparaître, hein ?... Et puis c'est l'engrenage... Certes, cette petite machine capable de mettre en image la mémoire des gens est une nouveauté, mais elle n'est ici que pauvrement exploitée (et puis on voit le coup venir de loin quand la coupable passe à la question ... après, reconnaissons que c'est la première fois qu'un hamster peut se targuer d'avoir un rôle important, pour ne pas dire crucial, dans un film mainstream...). D'excellentes idées de départ, as usual, qui, le temps d'un épisode, laissent finalement assez peu de place au développement de certains personnages. Mais on apprécie toujours autant de "se regarder" (ou de s’imaginer) dans ces black mirrors, ce futur qui nous attend au coin de la rue...   (Shang 04/02/18)

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