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9 janvier 2018

Happy Birthdead (Happy Death Day) de Christopher B. Landon - 2017

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Ça vaaaaaaa, entre un Antonioni et un Tarkovski, on a le droit aussi de se taper un truc pour adoooos, c'est bon, jouez pas les vierges effarouchées, on peut de temps en temps se divertiiiir... Oui, bon, je sens que je ne vous convainc qu'à moitié, alors ok : Happy Birthdead est pas terrible, ok, vous avez gagné. Mais attention, je vous vois venir, hein : pas terrible, ça veut pas dire complètement nul, je vous arrête tout de suite. Non, il y a même dans ce film un curieux mélange des genres qui en fait un objet assez cool : Landon (fils du type de la Petite Maison dans la Prairie, ceci dit pour l'anecdote) mêle sans vergogne les codes du slasher de base et du teenage movie, y ajoute une touche de Jour sans fin, pimente d'une pincée de comédie années 80, et trousse un petit film sans façon finalement léger et fun. C'est ce qu'on était venu chercher. Bon, c'est vrai qu'il filme un scénario bancal et mal foutu : une bitch de base, égoïste croqueuse de garçons, est condamnée à revivre toujours la même journée pourrie jusqu'à ce qu'elle trouve la solution de l'énigme qui la clôt : qui est ce type masqué qui la trucide chaque soir ? La belle est donc condamnée à mourir éternellement sous les coups de couteau de son meurtrier, et à renaître à nouveau pour accumuler les indices... à moins que ce ne soit pour se racheter une conduite morale et se rendre compte que le fade ado qui la drague est peut-être l'homme de sa vie et qu'il faut qu'elle cesse de coucher à droite à gauche et à l'envers. C'est très moraliste, voire carrément "Manif pour tous", et on aurait presque préféré le mouvement inverse (que la fille s'assume enfin comme une misérable salope et vive sa vie en toute sincérité) plutôt que ce récit d'initiation béni-oui-oui assez crispant. Les enjeux de l'histoire sont du coup assez flous, la partie slasher est très mal racontée, et on se désintéresse bien vite des angoisses existentielles de la belle, n'attendant qu'une chose : comment va-t-elle mourir la prochaine fois ? De ce côté, Landon manque de l'imagination qu'il aurait fallu, s'arrêtant à la pâle copie des recettes du genre, sans idées et sans regard, n'est pas Wes Craven qui veut.

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Par contre, il soigne très bien sa partie "ado", ne serait-ce qu'en transformant son film en un jeu vidéo où la mort n'est jamais une fin en soi, où on recommence sans arrêt la même partie. Au fur et à mesure des séquences, le spectateur lui-même ouvre l'oeil aux indices qui jalonnent le film, et c'est un petit jeu agréable. L'humour est là, parfois pataud mais parfois drôle, grâce en partie à l'actrice, Jessica Rothe, marrante dans ses expressions. Le film évite sagement le gore, s'apparentant plus à un Scream qu'à un film d'horreur pur et dur, à un style vintage qu'au glauque ordinaire. On passe donc une heure et demi devant un film d'horreur tout public, et curieusement pour cette fois, le truc passe bien : on se marre (des dialogues parfois futés), on est surpris, on aime la patine démodée des décors et des lumières, et on finit par se dire que Happy Birthdead pourrait constituer une bonne entrée dans le genre des films d'horreur pour son neveu de 7 ans. Je teste ça dès la prochaine garde.

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