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Shangols
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23 décembre 2017

Rock'n roll de Guillaume Canet - 2017

Rockn-Roll-head

Eh oui, Shangols fait feu de tout bois, et il lui faut bien de temps en temps se taper un navet pour justifier sa réputation d'esthète des faubourgs. Un coup d'oeil mi-fatigué mi-énervé sur le dernier Canet, un cinéaste qui n'a pas eu beaucoup de place dans notre colonne de réalisateurs, il faut bien le dire. Je plaisante. Alors... que dire ? Que dans les qualités de la chose, on peut lui reconnaître une indéniable constance : le gars a un concept, et le mène jusqu'au bout, la fin du film parvenant même à étonner dans son jusqu'au-boutisme. Voilà pour les qualités. Au nombre des défauts, notons que cette constance de style est au service d'une vulgarité crasse, que les acteurs en roue libre font peur à voir, que Canet traite le montage en art mineur, qu'il considère son public comme un tas de crétins, et qu'il n'a aucune notion de comédie. Voilà, c'est tout. Bon : dans un veine masochiste assez gênante pour lui, il nous raconte la crise existentielle qui s'empare de lui la quarantaine venant. Condamné aux rôles de pères tranquilles, marié bourgeoisement à Cotillard, il se rêve en punk cocaïné et baisant, et cette dichotomie le plonge dans un bilan identitaire désespéré. Décidé à devenir "rock", il se met des blousons en cuir, rencontre Johnny, se prend des murges et écoute "Ça plane pour moi" version Sonic Youth. Hihi.

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Il y a, je veux bien l'admettre, un ou deux bons gags là-dedans, par exemple dans le personnage de Cotillard, qui bosse ses rôles à Oscar en immersion et n'accepte que des personnages "à handicap" ; mais 2 minutes où elle prend l'accent québecois pour bosser le prochain Dolan auraient suffit ; là le gusse nous le ressert pendant 6h20, en long, en large, en travers et en biais. C'est le plus gros défaut du truc, si on enlève le fait que c'est pas drôle : il répète systématiquement tous les gags deux fois, quand ce n'est pas 5 ou 6. C'est une manière de considérer son public comme un ramassis de crétins : même les petits gags discrets sont rendus hyper-épais par leur répétition en gros plan, voire par un goût pour le running-gag qui fatigue gravement. Quant aux registres de l'humour, ils sont simples : la vulgarité totale (Cotillard qui chante du Céline Dion ou du Demis Roussos, une scène de baise qui est peut-être la chose la plus laide jamais enregistrée, un concert de pets et de doigts dans le cul digne du meilleur Christian Gion), le truc pas drôle (Johnny n'a pas le droit de fumer, mais, hihihihi, il se cache de Laetitia, trop drôle), ou la pantomime gesticulée hystérique (Yvan Attal passe par sept expressions avant de trouver la bonne, Canet très gênant dans son jeu de mec bourré...). Bon, n'enfonçons pas le pauvre homme, qui visiblement n'a pas besoin de nous pour s'auto-détruire : un film qui fait mal aux couilles, et c'est pas parce qu'on a quarante ans.

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