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Shangols
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GODARD Jean-Luc 1 2
 
 
 

 
 
 
 
 
 
 
 
 
21 novembre 2017

5 centimètres par seconde (Byôsoku 5 senchimêtoru) (2007) de Makoto Shinkai

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Si vous êtes nostalgique des amours adolescentes, des trains nippons (une obsession du cinoche japonais), des pétales de fleurs de cerisier et des flocons de neige (heureusement, winter is coming soon), je ne saurais que trop vous conseiller ce petit dessin d'animé d'une heure composé en trois parties. Vous n'êtes pas sans savoir que 5 centimètres par seconde c'est la vitesse justement à laquelle tombe un pétale de fleur de cerisier (toute autre interprétation semble plutôt mal placée), autant dire que le gars Shinkai prend tout son temps pour narrer ses historiettes. La première, la plus réussie à mes yeux, conte simplement le trajet en train(s) d'un ado vers une autre ado (ils sont amis, ils ne se sont pas vu pendant au moins 6 mois, ils attendent fébrilement de se retrouver) ; on suit quelques flashes-back sur leur histoire commune, on écoute quelques-unes des lettres qu'ils ont échangées, mais l'essentiel de l'action est constitué du voyage sans fin de notre jeune homme : entre correspondances multiples et tempête de neige retardant interminablement l'arrivée, on tremble avec ce pauvre garçon - sera-t-elle restée à l'attendre, lui qui ne pourra la revoir que l'espace d'une nuit ? On est encore bluffé par le côté ultra précis de chaque "scène" (Shinkai peut montrer sur un plan qui dure trois secondes une image qui a dû nécessiter au moins trois ans de travail - je parlais d'hyper-réalisme la dernière fois : on peut dire que notre homme prend un soin particulier à rendre réaliste notamment chaque gare traversée), par la capacité de Shinka à jouer avec les éléments naturels (une chute de neige derrière une vitre de train... c'est une nouvelle fois magnifiquement rendu) et à ne pas trop rendre gnangnan ce qui pourrait l'être - il y a comme "une certaine mise à distance" de ses personnages et un refus du pathos facile.

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Même la seconde histoire, qui pouvait tomber aisément dans le côté acnéique et niais (l'amour secret d'une fille pour notre jeune homme - qui est présent dans les trois histoires), demeure assez plaisante : ils sont dans la même classe, elle fait tout pour rentrer avec lui, la nuit tombée, en scooter, elle voudrait lui crier qu'elle aime mais putain ça sort pas, la trouille, le manque d'habitude, l'adolescence quoi... Shinkai, pour rendre la chose pas trop banal, ne cesse de montrer un héros en attente d'autre chose, regardant toujours au loin, prenant ses distances avec la réalité - comme si l'amour de la première histoire était pour lui la seule possible ; du coup, on y va à grand coup de métaphore (avec fusée envoyée dans l'espace, pas rien), pour tenter de traduire cet amour qui restera inaccessible pour cette jeune fille volontaire mais un peu coincée. La troisième histoire possède également un certain charme (plus courte, avec un clip final pas obligatoire...) puisqu'on s'attaque aux temps de la désillusion, de la nostalgie (nos deux héros de la première histoire sont de jeunes adultes et ne vivent point ensemble - parfois, elle, lui, enfin surtout lui, repensent au passé...) ; c'est encore une thématique un peu convenue mais Shinkai parvient à la traiter avec une certaine légèreté. Un précédent opus de Shinkai qui impressionne déjà par son esthétisme et qui séduit par sa façon de traiter sans un trop plein de niaiserie du bien joli thème des amours adolescentes.

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