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3 octobre 2017

LIVRE : Sexe et Mensonges - La Vie sexuelle au Maroc de Leila Slimani - 2017

"On maintient les gens frustrés, comme ça, leur principal souci, c’est de savoir avec qui et comment ils vont baiser plutôt que de se rebeller contre leurs conditions de vie."

7790082519_sexe-et-mensonges-de-leila-slimani-est-paru-le-6-septembre-2017"Pour vivre heureux (et pouvoir baiser tranquille), il faut vivre caché", "Tout est possible... tant qu'on est discret - et faire l'amour dans les toilettes, on ne m'enlèvera pas l'idée que c'est moins romantique et confortable que dans sa chambre ou sa cuisine", "l'Enfer, ce n'est point Dieu mais le regard des autres - saloupiot d'hommes", c'est à ce genre de considérations que nous invite à réfléchir Leila Slimani (labellisée Goncourt) dans son dernier ouvrage. Radioscopie profonde de la sexualité au Maroc ou simple extension d'un spécial ELLE d'été sur le dur combat des femmes marocaines, on aurait malheureusement tendance à pencher sur la deuxième option (ah oui, pas de cadeau cette année sur Shangols, fini, mort). Bien que Leila Slimani se plaît à citer au détour d'un ou deux chapitres quelques phrases de thèses ou de sociologues, son sens de l'analyse demeure parfois un peu court ; ce d'autant que l'essentiel de cet "essai" se concentre sur le témoignage de femmes (être une femme libérée tu sais c'est pas si facile) qui livrent des anecdotes plus ou moins passionnantes sur leurs petites histoires de couple - du recours au recousage d'hymen ou à la sodomie pour préserver son honneur, la vie est belle ; non la femme marocaine n'est pas l'égale de l'homme (là-dessus le message est clair) et les pauvres être du sexe faible ont bien du mal à vivre librement leur sexualité... Pression de la virginité absolue avant le mariage, hommes méchamment dominateurs, homosexualité bannie, la société marocaine n'apparaît point comme un pays de Cocagne en termes de libéralisation des moeurs. Le gros problème, c'est que la société (ah cette belle jeunesse en réseaux) a pris une bonne avance sur la législation dudit pays et qu'au bout d'un moment l'élastique risque bien de péter (ou pas si nos amis conservateurs (mâles) gardent les rênes du pays). Du coup, il ressort de ces (quelques téloignages) une indéniable frustration qui fait peine. Slimani se contente du strict minimum pour approfondir la réflexion (avec un style que l'ami Gols se plairait à qualifier de non-style) se faisant "lanceuse d'alerte" sans grande originalité. Un petit "essai" tout en surface.

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