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6 juin 2017

A Cure for Life (A Cure for Wellness) de Gore Verbinski - 2017

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On n'attendait certes pas de la part du réalisateur de Pirates des Caraïbes un film aussi bien mis en scène, et je suis assez surpris par ce machin, malgré tous les défauts d'écriture, de jeu et de montage qu'on peut y trouver. Dommage que A Cure for Life s'étende sur 2h30 interminables : avec une heure de moins, on aurait eu un très beau film spectaculaire, jolie déclaration d'amour au cinéma d'épouvante d'antan, et bel écrin classique bien senti. Malheureusement, 2h30 il y a, enfonçant peu à peu le film dans le n'importe quoi scénaristique, montant des scènes strictement inutiles, et terminant dans le flou artistique le plus total. Finalement, on ne comprend pas grand-chose à cette histoire : un jeune loup est envoyé dans une station thermale en Suisse pour convaincre son patron de revenir aux affaires plutôt que de barboter dans la flotte helvète. Il tombe là-bas sur un lieu mystérieux, peuplé de vieillards hilares, où tout n'est que luxe et calme, mais dont il semble impossible de sortir. L'affaire est dirigée par un médecin qui a tout de la suavité nazie, et solidement gardée par des gorilles patibulaires. Peu à peu, notre jeune héros va subir lui aussi le caractère délétère de la propriété et de son chef, et à grands coups d'anguilles visqueuses, de corps flottants dans la flotte, de dentistes non-conventionnés et de lourd passé, il va découvrir l'horrible vérité : que le... enfin, le chef est en fait une sorte de... et qu'il maintient prisonnière une fille... pour tuer les vieux... avec des euh... ? des anguilles... enfin, j'ai rien compris.

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On se fout un peu comme de ses premiers chaussons du scénario, avouons-le, et on se désintéresse assez vite de ces photos inquiétantes et de cette jeune fille fantôme. L'important ne réside pas là-dedans, malgré tous les efforts de Verbinski pour donner un peu de cohérence à son truc. Par contre, côté "habillage", on applaudit plus d'une fois. D'abord à cause de cette magnifique lumière de Bojan Bazelli, qui fait de cet asile une sorte de lieu mystérieux, à la fois sur-éclairé et sombre, où tout arrive dans la lumière la plus crue. Le gars sait merveilleusement évoquer la peur en filmant des extérieurs étranges, des sous-sols baroques, des salles d'opération inquiétantes parce que justement trop douces. Verbinski y a joute une mise en scène inventive, voire même très expérimentale par moments. Beaucoup aimé, par exemple, les errances du héros dans le labyrinthe des sous-sols, où on est complètement perdu dans le dédale des murs toujours les mêmes, et en même temps repéré. L'hommage aux vieux films est évident, dans le jeu des méchants, mais aussi et surtout dans la réalisation, qui ménage des atmosphères expressionnistes, et multiplie les motifs du genre : la scène (par ailleurs complètement inutile) où notre gars se retrouve dans un café suisse envahi par des nazis et des jeunes punks est très bien filmée, rendant hommage et en même temps dévoyant le genre. Les scènes horrifiques valent le détour, notamment cette opération des dents sans anesthésie ou l'ingestion forcée des anguilles. L'acteur (Dane DeHaan) manque peut-être un peu d'épaules pour incarner l'inquiétude et la surprise, mais la somme de tortures qu'il subit force le respect. Il y a enfin un curieux trouble qui réside dans l'incarnation de cette jeune fille pas jolie dont on se demande si elle est retardée ou hantée. Dommage que Verbinski se perde dans un scénario incompréhensible et dans une surenchère de pistes qui gènent la vision : on a là un très bel écrin classique qui aurait pu donner un grand film.

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Commentaires
M
Peux pas m'empêcher d'avoir un gros faible pour Gore Verbinski. Capable du meilleur et du pire. Donc intéressant.<br /> <br /> N'ai vu aucun Pirates des Caraïbes pour cause de sérieuse allergie à Donny Jepp. En revanche, "La Souris", déclaration d'amour, lui, au burlesque et au muet, est pas loin d'être un chef d'oeuvre.
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