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7 avril 2017

Marie et les Naufragés de Sébastien Betbeder - 2016

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J'avais bien aimé la nonchalance et le sens de l'absurde de Sébastien Betbeder dans 2 Automnes 3 Hivers, petit coup d'oeil sur cette comédie foutraque récente. Eh bien c'est beaucoup moins bien. Sur les traces de cette fameuse nouvelle comédie française, le gars répond complètement au cahier des charges : des acteurs cools et décalés, des situations qui virent à la douce folie, de la jolie musique bohème et électro, un ton bien à lui. Tout ça est bien beau, mais Betbeder, à force de multiplier les signes fashion, finit par réaliser un film décousu et pas tenu, qui part dans tous les sens et oublie simplement de raconter quelque chose, qui se concentre uniquement sur ses signes extérieurs d'appartenance au cinéma français hype et en oublie d'écrire un scénario intéressant, et même des situations amusantes. Ce n'est pas honteux, on sourit relativement souvent devant la tendresse et les délires gentillets du bazar, mais trop d'étrangeté brandie comme un étendard finit par tuer l'étrangeté.

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Ça commence par une série d'autoportraits balancés par les trois acteurs principaux face caméra : Siméon (Pierre Rochefort, fils de et de, mais pas encore à la hauteur de ses ancêtres (joli sosie de mon copain David P., cela dit)) est un brave Parisien un peu loser, qui trouve dans la rue un portefeuille. Il s'éprend immédiatement de sa propriétaire Marie (Vimala Pons en sur-régime, vraiment trop), et se met en tête de la filer. Mais elle sort d'une histoire avec un écrivain raté (Eric Cantonna, acteur comme je suis prédicateur des enfants du Christ sauveur), qui lui aussi rôde autour de cet amour perdu. Bon. La quête des trois tourtereaux désaccordés les mènera jusqu'en Bretagne, où a lieu le tournage du clip d'un musicien allumé (André Wilms, marrant), et tout se terminera... ah non, rien ne se terminera, tant cette histoire est sans intérêt et ne nécessite pas de dénouement. On sent bien que ce qui intéresse Betbeder, plus que la trame d'ensemble, ce sont les petites situations internes au film, les lignettes de dialogues déconnantes, les confrontations entre ses acteurs (qu'il adore visiblement outre mesure, alors qu'ils ne sont pas très bons). La flânerie et le flottement le passionnent, quoi. L'inconvénient, c'est qu'on se perd complètement dans le machin, accroché ici par une saynète et perdu la seconde d'après dans des tergiversations mélancoliques, amusé par le cabotinage d'un acteur puis fatigué par cet absurde à tout prix qui sape la plupart des scènes. Le film semble tourner à vide, uniquement concentré sur l'instant présent, et oublie de lever la tête. L'impression du coup, d'un groupe de potes qui se sont bien amusés entre eux (malheureusement, le ton bobo parisien qui est fatal à beaucoup de films français) mais qui nous ont laissé sur la touche. Quelques flashs d'humour, un ton gentillet, quelques scènes réussies, mais l'ensemble est terne et trop volontairement original pour l'être.

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