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26 mars 2017

Planétarium (2016) de Rebecca Zlotowski

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Il est des films dont on voit, dès le départ, l'ambition (reconstitution historique à l'ancienne, casting à la mode (Portman, Depp Jr, Garrel Jr...), musique mélodramatique et montage arty...) et, dès le départ, qu'ils sont ratés ; on voit bien pourtant les thèmes qui se proposent d’être brassés : des soeurs spirites qui permettent de (re)vivre une expérience par procuration, un producteur qui a une foi indéfectible dans le cinéma (autre art de la procuration), des regards qui se croisent mais des amours qui ne se créent... bref autant d'occasion de vivre dans un monde irréel, imaginaire, fantasmagoriques alors même que la guerre arrive à grands pas... Notre personnage masculin principal, Salinger (longtemps que l'on ne l'avait pas vu, il est devenu chenu) incarne donc un producteur avec de grandes ambitions (le cinéma seul art capable de montrer l'invisible, beau programme) mais qui est lui-même incapable de vivre dans la réalité (le fait qu'il soit juif en ces temps troublés n'a pas l'air de bien l'inquiété – il devrait). Un être aussi ambitieux que naïf, c'est aussi ce que l'on pourrait dire de cette œuvre qui déroule ses biens belles images sans que jamais la mayonnaise ne prenne ; on a l'impression de prendre en route des scènes sans comprendre quel était l'enjeu au départ, d'autres s'interrompent avant même qu'un quelconque sens ne surgisse, bref c'est très léger, très beau, très éthéré mais aussi fabuleusement artificiel (on croit entendre le mot moteur avant chaque scène ; voir également la séquence dans la "neige", tout un symbole...) et terriblement superficiel (c'était quoi le sujet déjà ?)... Il ne suffit pas de filmer le sourcil blond de Lily-Rose pour toucher à la grâce, le regard noir de Portman (qui fait franchement le max mais son personnage est creux) pour tendre vers l'érotisme, des plateaux de cinéma pour se la péter reine de la mise en abyme... Zlotowski semble se servir de son montage (les scènes et les décors s'enquillent à un rythme effréné) pour cacher la misère et l'absence absolue de profondeur et de réflexion de la chose... Restent le regard perdu et troublant des deux soeurs qui semblent plus se demander ce qu'elles doivent jouer que comprendre leur personnage. Un Planétarium avec des stars mais dans des cieux scénaristiques aux allures de trou noir.

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