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Shangols
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24 novembre 2017

Le Cavalier traqué (Riding Shotgun) (1954) d'André De Toth

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On est vraiment là dans toute toute petite série B avec un synopsis qui tient lieu de scénar : Randolph Scott est à la recherche d'un salopiot de tueur depuis 3 ans ; il pense être sur ses traces mais tombe dans un piège : on l'attache pour le laisser pourrir au soleil. Randolph parvient à se détacher et apprend en ville qu'on a attaqué la diligence qu'il était à l’origine censé défendre. Il est forcément accusé d'avoir fait partie du coup, le traître, et toute la ville veut le mettre hors d'état de nuire - mais Randolph ne l'entend pas de cette oreille, ne cessant de les mettre en garde contre un futur coup de Jarnac du fameux tueur contre leur ville...

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Pendant une heure (sur 75 minutes) Scott se retrouve assiégé dans un boui-boui sans que personne n'ose vraiment l'attaquer - c'est un fin tireur, les vieux le craignent... On débat pour savoir si on doit le pendre, lui tirer dessus comme un lapin, mettre le feu à l'établissement... Une heure, putain... Quand on passe enfin à l'action, le Scott s'est barré - a pu là ! - pour aller défendre le casino : il sait depuis le départ que le tueur va s'en emparer mais il n'a pas réussi à convaincre quiconque... C’est le moment pour revenir en grâce et voir toute la populace se mordre les doigts de ne pas lui avoir fait confiance... Bien. Franchement, de Toth assure le minimal syndical ; on peut apprécier la façon dont certains personnages fonctionnent - Joan Weldon et ses faux airs de Marion Cotillard, la seule à croire en l'innocence du Scott et qui se dresse, fière, face aux rumeurs, cet enfoiré de Charles Bronson, sans la moustache, qui tient déjà le rôle d'un malfrat vicelard, l'assistant du shérif qui n'est pas du genre à paniquer (c'est lui qui temporise un max avant de s'en prendre à son pote Scott) et qui passe tout le film à bouffer au comptoir (son bidon parle de lui-même) -, ou encore la photo relativement lumineuse et colorée mais, même si on aime les westerns avec les instants de creux, trop c'est trop ; une toute petite étoile pour le gars Dédé qu'on a connu plus au taquet.   (Shang - 23/02/17)

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Je plussoie et rajoute une louche d'indifférence face à ce minuscule western mal tenu. De Toth propose une énième variation sur le thème du lynchage et de la communauté qui s'oppose à un homme (les plans et les allusions à High Noon sont d'ailleurs assez nombreux), mais il en réalise une des plus mauvaises déclinaisons. On pourrait apprécier à la rigueur ce très long siège subit par Scott, cette façon de figer l'action, de ne pas chercher la surenchère, de réaliser en quelque sorte un western immobile ; mais la mise en scène de De Toth est très plate, son scénario plein d'invraisemblances et ses personnages totalement inutiles : à l'exception de cet adjoint du sherif, effectivement intéressant, dont on ne sait jamais s'il est lâche ou s'il temporise pour laisser le temps à son pote de se faire la malle, qui bouffe sans arrêt pour détourner la fureur de la communauté ; et à l'exception également de ce personnage muet qui promène sinistrement une corde d'un bout à l'autre du film, les autres ne servent à rien. A commencer par cette femme, qui n'apporte rien au scénario. C'est surtout dans le montage que le film est complètement bancal : on croirait que le gars a rassemblé des bouts de scènes ensemble, qui étaient sûrement insatisfaisantes dans leur ensemble, et qu'il découpe donc à la tronçonneuse pour leur donner du sens : ainsi, pendant la fuite de Randolph, on a deux actions parallèles, découpées maladroitement, accompagnées d'une musique qui s'interrompt n'importe comment, comme si on avait mis deux DVD par erreur dans notre lecteur. On ouvre un peu les yeux quand De Toth trouve, parfois, un angle original pour filmer tout ça, souvent gratuitement mais au moins un peu formellement, ici une profondeur de champ augmentée par deux cow-boys énormes en amorce au premier plan, là une plongée en plan général assez jolie. Mais ça reste anecdotique. Gênant de voir un habile artisan se vautrer aussi pleinement et devoir composer avec un matériau insuffisant.   (Gols - 24/11/17)

riding3

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Commentaires
S
Je m"y penche, je m'y penche.
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O
Si ce n'est pas déjà fait, je vous invite, dans le genre western, à jeter un oeil sur la sensass série netflix "Godless", je ne pense pas que vous le regretterez. Walking Dead patine un brin, GOT est derrière nous, nous avons donc là un sérieux challenger.
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