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Shangols
REALISATEURS
GODARD Jean-Luc 1 2
 
 
 

 
 
 
 
 
 
 
 
 
4 février 2017

La Lampe bleue / Police sans Armes (The blue Lamp) (1950) de Basil Dearden

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Toujours un vrai plaisir de retrouver notre gars Dearden pour un polar des plus réalistes (avec pour la première fois la collaboration de la police et la possibilité de tourner dans le "nouveau Scotland yard", c'est pas rien), un peu dans la veine des films noirs américains montrant avec précisions le quotidien des policiers - mais avec toujours en plus le souci de montrer le "background" social pour ne pas dire sociétal. Au tout début des fifties, qui fout le bordel dans les rues de Londres ? Ce ne sont point les gens du milieu qui ont toujours su respecter les règles et rester dans leur coin (laissez-nous tranquille avec nos petits trafics et nos paris et on vous donnera au besoin des tuyaux sur les coups tordus) mais de nouveaux petits loubards sans foi ni loi qui veulent jouer les gros bras. Le problème, avec les amateurs, c'est que non seulement ils salopent le boulot mais en plus il y a toujours des risques de grabuge et d'accident tragique. Ce sera bien là tout le nœud du problème.

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D''un côté, donc, voilà nos amis les flics, un milieu convivial et serein qui, même pendant les rondes de nuit en solitaire, sait faire preuve de complicité. Les forces de l'ordre sont là pour protéger les honnêtes citoyens mais aussi toujours au taquet pour indiquer un chemin, retrouver un clébard ou tapoter la tête blonde d'un gamin faisant mine d'être perdu (parce qu'au commissariat, on donne des petites gâteries... Putain, qu'est-ce qui s'est passé en 67 ans ?). Bref, un milieu où la solidarité est de mise à l'image de l'agent George Dixon (Jack Warner) qui propose un toit à un jeune officier de police (il a le même âge que leur fils - qui a dû mourir à la guerre -, Ma Dixon sera prendre soin de lui). De l'autre (on ne retrouvera véritablement les gens du milieu qu'en toute fin), deux petits malfrats dont un certain Dirk Bogarde avec des yeux fous et une grande nervosité avec son pistolet... Un pistolet qu'il manipule d’ailleurs de manière ultra freudienne, osons le mot, notamment lorsqu'il se retrouve avec une chtite (la blonde Peggy Evans) qui a quitté son foyer pour vivre sa vie comme une grande. Il pointe son flingue vers la pauvrette, le caresse (si) avant de saisir un sein de la belle pour entendre, he says, battre son cœur (ah cette sensualité virile... hum). Dirk est un gros beauf dont la nervosité ne peut que lui attirer des emmerdes. Il s'en attirera dès leur second gros coups en tirant sur un flic – un tir précoce en quelque sorte -, le couillon.

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Ce qu'il y a surement de plus intéressant dans cette œuvre de Dearden (outre sa capacité à filmer différents endroits et différents milieux - dont cette bande de gamins abandonnés à leur sort qui vivent dans la banlieue désertée), c'est cette volonté de montrer que la société a changé : les flics et le milieu ont toujours coexisté sans qu'il y ait apparemment vraiment lieu de s'en inquiéter ; le problème, avec cette nouvelle race de malfrats, c'est qu'il ne respecte rien. Comme l'explicite le second titre français, le policier se balade sans arme à la main, simplement, by night, avec un lampe bleue (que le noir et blanc met peu en valeur, certes...). Quand un flic expérimenté se voit menacé par une arme, il sait parfaitement que personne, putain, personne va quand même oser lui tirer dessus... Quelle n'est pas donc la surprise de l’un d’eux d'entendre deux bang et de sentir deux mouches métalliques s'enfoncer dans son bide... Mais, bon sang, je suis un flic... Les jeunes ne respectent plus rien, ma bonne dame ; ces nouveaux bandits d’occase se retrouvent, à l'image des courses-poursuites de bagnoles joliment filmées par Dearden, dans une sorte de fuite en avant qui ne peut que les mener dans le mur. L'ironie de l'histoire, pour refermer la boucle, sera l'aide fourni par le milieu (dans l’enceinte qui accueille les courses de lévriers - un milieu avec ses codes, son langage, ses principes...) pour retrouver ce fumier de flingueur de flic. Même si les personnages sont parfois un peu mal dégrossis et qu'on a connu Dearden fouillant les rues de Londres avec un peu plus de curiosité, cette Lampe bleue au montage efficace et à l'intrigue rondement menée fait le job. Deux éclairs - bleus.

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