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2 février 2017

Les Oubliés (Under sandet) (2017) de Martin Zandvliet

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Voilà une oeuvre dano-allemande qui revient sur un fait historique peu connu et glaçant, le déminage effectué par des prisonniers de guerre allemand en 1945 (les gamins, tu ne leur donnes pas quinze ans mais comme le dit un haut gradé : bon pour la guerre, bon pour le déminage) sur la côté danoise. Bon, les gars, vous avez sur cette plage 45.000 mines : quand vous aurez fini, vous pourrez rentrer chez vous - ou pas, ou plutôt avec ou sans bras. Un Sergent du cru supervise cette demi-douzaine de gamins en usant d'une poigne de fer, sans empathie aucune - on sent que l'ennemi, même une fois la guerre finie, l'est encore (impressionnante scène d’ouverture qui donne le la). Les gamins risquent forcément leur vie à chaque centimètre de plage qu'ils sondent, à chaque mine qu'ils dégoupillent en dévissant le petit bazar (je n'aurais pas fait long feu, je vous l'accorde). On leur parle comme porcs, ils ont le ventre creux et cerise sur le gâteau peuvent donc exploser à tout instant... Même blindé et Danois, on finirait par avoir pitié de ces pauvres hères… Le Sergent Rasmussen possède finalement également un petit cœur qui bat : il s'adoucit progressivement, leur donne un minimum à manger et les regarde même d'un œil presque humain... Il se permettra ainsi parfois un léger sourire sous sa moustache de plomb. Et puis un jour, il revient avec sa jeune troupe d'une bonne partie de foot, l'humeur est à la déconne, il lance une baballe au chien - qui explose... Oups. Le Sergent Rasmussen redevient colère et fait vivre à nouveau l'enfer aux gamins blêmes... Sans chance cette fois-ci de retour en arrière ?

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A part conducteur de bus, je ne connais rien de plus stressant que le métier de démineur. Dès le départ, Zandvliet joue avec nos nerfs en montrant ces ultras jeunes recrues à l'entraînement. Alors il faut tourner le bouchon, enlever l'amorce avec une certaine dextérité... oh putain. On met son casque de moto de peur que le film nous explose à la tronche... Bon finalement tout se passe bien et PPPPOOOUUMMMMM !!!! Oh l'enfoiré de Martin, il nous a eus... Les gamins ont beau être de petits nazillons en herbe, on ne peut que compatir pour eux... Les gamins, eux, triment tant et plus, obéissent, mais continuent de rêver à un éventuel retour au pays ("De la bière et des femmes !" L'Allemand, déjà tout petit, connaît parfaitement le sens des priorités, c’est ce qui fait sa force)) ; malheureusement, ils voient les membres (sale jeu de mots) de la troupe se réduire comme peau de chagrin. La petite parenthèse humaine a tôt fait de se refermer (Un chien danois vaut-il vraiment mieux qu'un Allemand qui n'est pas berger ? Vous voyez où se situe le débat) et l'on se remet à serrer des fesses à chaque fois que notre tribu se rend sur la plage pour savoir lequel d'entre eux va partir en fumée... Dur... Zandvliet filme efficace, frontal, ponctue son film de dialogues qui se réduisent le plus souvent à des ordres et livre un film, malgré une image bleu-marine mâtinée d’une lumière jaune rasante du meilleur effet, brut de décoffrage - à l'image d'ailleurs de ce sergent, Roland Møller, sec comme un Carambar. On s'accroche à son fauteuil - pas vraiment une œuvre pour se détendre - devant ce film de facture honnête - à défaut d'être inoubliable - et rugueux comme un uppercut à la pointe du menton.

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