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2 février 2017

LIVRE : Le Marchand de sable (Sandmannen) de Lars Kepler - 2014

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Popopo parfois dans les petits livres de genre se cachent de grands moments d'écriture. Une nouvelle fois bien décoiffé par Lars Kepler, qui livre ici un polar qu'il serait euphémique de qualifier "d'au cordeau". On connaissait l'épure de l'écriture, ce souci d'enlever le plus de mots possible pour arriver au coeur pur et simple de l'intrigue ; mais avec Le Marchand de sable, il enlève encore une bonne dizaine de mots par phrase, trouvant un rythme proprement haletant (188 chapitres sur 560 pages), découpant son bouquin en petits shots façon whiskey, pulsant à intervalles réguliers l'adrénaline dans les veines de ses personnages, et de son lecteur par la même occasion. Une description de paysage, chez Kepler, c'est  : "Le brouillard était tombé, il actionna les essuies-glaces". Ensuite, place à l'action, la vraie, la dure. Et l'action, il la mène en maître, ne nous laissant pas souffler une minute, ce qui aurait permis par exemple de voir les incongruités et incohérences de la trame (quand même très ramassée vue la somme d'événements qui la traversent).

Un jeune homme est retrouvé errant sur les rails ; il est en fait un gosse enlevé il y a treize ans avec sa soeur par un serial-killer, arrêté depuis. Qu'est-il arrivé ? Pourquoi s'est-il échappé ? Qui est le fameux marchand de sable qui les a maintenus dans la captivité sans demande de rançon, sans torture, sans viol ? Y a-t-il d'autres victimes ? Et surtout où est sa soeur ? Enquête extérieure menée par le courageux Joona Linna, enquête en infiltration auprès du boucher psychopathe enfermé à l'asile par l'intrépide Saga Fors, on passe sans arrêt d'un point à un autre. Tout ça sous le regard tranquille du fabuleux personnage du serial-killer, Jurek Walter, proprement immortel et sans pitié. Toutes les trois pages environ, Kepler nous met un petit coup de masse derrière les oreilles, soit en tuant un des personnages principaux, soit en tournant brusquement le bouton de la pression, soit en introduisant de nouveaux dangers (un médecin violeur, des agents russes pas commodes...), soit simplement, par un simple mot, en nous dévoilant un pan d'intrigue. On croit qu'on a compris, on sourit de notre subtilité... et les gars relancent l'ensemble. L'intrigue tient impeccablement, mais encore une fois c'est l'écriture qui épate. On est scié de voir ce style hyper rapide, écrit façon scénario, tenir sur un aussi gros bouquin, et les auteurs (c'est le pseudo d'un couple) se payent même le luxe de relancer le mystère dans un dernier paragraphe qui laisse présager une suite. Moi, pour la suite, c'est quand vous voulez.

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