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Shangols
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30 janvier 2017

Tu ne tueras point (Hacksaw Ridge) (2016) de Mel Gibson

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Quand on s'apprête à mater un film de Mel Gibson, on est toujours en attente de pudeur, de tact, de sobriété, d'implicites, de nuances, d'émotion feutrée. Tu ne tueras point (titre français ô combien audacieux vu que Mel, pour reprendre une blague d'un autre Mel citée récemment par mon comparse, tue en un film plus de figurants que Cecil B. De Mille dans toute sa carrière) ne déroge point à la règle et convient parfaitement pour un samedi soir de troubadour lorsque l'envie nous prend d'égorger sa pizza tout en bouffant des seaux d'hosties à défaut de pop-corn. Hacksaw Ridge est parfaitement dans la lignée de la filmo de l'ami Mel qui, rappelons-le, est quand même celui qui a tué une deuxième fois le Christ, ce qui n'est pas rien. Si la première partie est plutôt gentillette et fleure bon la lavande (Andrew Garfield, jeune adventiste du septième jour et par définition un peu concon, tombe in love avec la (magnifique) Teresa Palmer - aux innocents les mains pleines, comme on dit chez nous), la seconde transpire le déjà vu par tous les pores : la formation des soldat sous l'égide d'un supérieur rugueux, pur et dur, avec un brin d'humour caché dans son foie mais quand même surtout rugueux. Il va forcément faire du gars Andrew sa victime favorite. Faut dire, l'autre, il y cherche : objecteur de conscience, il refuse de toucher une arme (ce qui limite les options sur le front) et préfèrerait autant que faire se peut ne pas bosser le samedi - en tant qu'adventiste. Bref, le type a tout pour se faire détester de ses camarades et se faire renvoyer de l'Armée. Mais il s'accroche et avec l'aide de son père, violent et alcoolo mais patriote (il a participé à la Première Guerre mondiale donc il a bon fond... tout le reste n'est qu'un triste syndrome), il parvient à remporter son procès contre l'Armée qui doit bien, contrainte et forcée, faire avec. Il sera médic et aura une trousse au lieu d'une mitraillette.

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On attaque enfin le troisième tiers et là, sacré Mel, on peut enfin voir notre ami cinéaste lâcher les chevaux et assister à une boucherie dans les règles de l'art : les Ricains tentent pour la douzième fois de reprendre une position clé sur l'île d'Okinawa et une évidence s'impose rapidement, sur la zone, les combats font rage. Mel déploie alors tout son sens du spectacle avec cadavres qui font des salto dans les airs sous le souffle des bombes, soldats magnifiquement démembrés en plein vol, grands soldes sur l'étalage de tripes, impacts de balle qui t'explosent proprement la tête... Dès la première attaque, on a droit à une démonstration de la "guerre, putain, c'est sale". Mel nous fait bien comprendre que les Jaunes sont prêts à tout pour massacrer du Blanc (vous avez vu des soldats noirs ou c'est moi qui ait des idées mal placées envers le Mel ?) et s'y emploient avec un certain sens du coup fourré. On s'en prend plein les mirettes et après avoir vomi ses anchois, on s'attaque gaillardement au dernier quart du film : the leçon de morale et de vie. Parce que voilà l'Andrew, il fait peut-être chier son monde en ne jurant que par la Bible mais pour soigner ses camarades, là, nom de Dieu, c'est le boss (from a true story, my friends). Il va ainsi passer une nuit en enfer pour récupérer tous ses camarades blessés (disons 3000 ; Mel, limité par le temps, ne nous en montre que 2500) et, bordel, le type franchement, c'est un héros ou je m'y connais rien : don pour passer à travers les balles, capacité à prendre tous les risques pour sauver une âme, pugnacité à ne pas compter ses efforts dans l'adversité. Andrew, c'est un putain de bonhomme, dont nous, blancs catholiques de souche, pouvons être fiers - on revomi pour la route. Au cas où un spectateur n'aurait pas capté le message, Mel nous montrer un Andrew à l'agonie (d'une sublime reprise de volée, il vient de shooter dans une grenade pour sauver les siens : cela lui a coûté une cuisse), perdant son sang comme une huître ouverte son jus, réclamant auprès de ses nouveaux camarades... quoi, hein ? Ben ouais sa Bible car c'est encore le meilleur docteur. Le type sera bien entendu décoré pour tant de dévotion et cela donne l'espoir, oui mon gars Gols, à tous les objecteurs d'obtenir un jour des médailles. C'est risible vu le sérieux mis dans la démonstration mais comme on a eu droit à suffisamment d'action (la pizza se tord de douleur), on remercie son Mel (Pour notamment une des séquences les plus absurdes du siècle : Andrew tirant sur un sac à patate son supérieur touché aux jambes qui, dans leur fuite, canarde les Japs - poilade assurée, on finit les croutes). Comment il dit mon camarade ? Ah oui, totalement dispensable, sauf si vous êtes un serial pizza killer.   

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