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29 octobre 2016

Le Professeur (La prima Notte di Quiete) (1972) de Valerio Zurlini

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L'avant-dernier film de Zurlini permet de mettre en scène un Delon (acteur et producteur) méchamment à la dérive dans cette bien belle ville de Rimini chère au poteau Julien. Delon exerce le pire métier du monde, professeur, et semble passablement déprimé malgré ses six mois de vacances par an. Dans ce bahut qui semble daté de Mathusalem, Delon, clope au bec en classe, n'apparaît pas vraiment comme le prof le plus motivé du monde : dès le premier jour, il se fait remettre en place par son directeur (il est parti chercher les journaux après avoir donné une disserte à ses étudiants) mais il s'en fout royalement... Le seul petit truc qui met un semblant d'étincelle dans ses yeux bleu-gris et méchamment cernés est la présence dans sa classe d'une certaine Vanina (Sonia Patrovna, charmante et lisse), une étudiante de 19 ans qui sourit un peu quand elle se brûle... Comme ça ne marche pas très fort avec sa compagne (Lea Massari qui attend apparemment son homme toute la journée au lit et ne prend jamais le temps de se coiffer), le Alain, il se dit qu'il tient peut-être là une occasion de se raccrocher à la vie, tu vois. Mais la jeune fille sort avec un jeune friqué de la ville et traîne derrière elle quelques casseroles. Pas forcément un problème pour notre Delon, qui attend patiemment son heure...

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Dix ans avant le fabuleux Notre Histoire (au moins la première demi-heure comme dans tous les Blier de l'époque), on sourit de voir notre gars Alain mal rasé, désabusé, déjà usé. Dès le départ, il nous ferait presque sourire quand on le voit trainer sa silhouette sur les quais, donnant l'impression d’en avoir plus à rien à foutre de la life. Il rencontre quelques potes de circonstances, perd au jeu, signe des chèques en blanc, nonchalamment, rencontre quelques putasses locales, les regarde à peine, tire la gueule... C'est le Delon qu'on aime, taiseux, le regard vide, à la rue... Même s'il n'est pas vraiment ultra crédible quand il déclame de la poésie (oui, bon), on aime ce personnage qui s'obsède comme un ado pour cette jeune fille froide mais aux grands yeux de biche perdue... Alors oui, c'est vrai, le film ne raconte pas grand-chose d'autre que cette rencontre hasardeuse entre deux individus un peu paumés dans cette ville de province... Mais on s'attacherait presque à ce personnage sur la tangente interprété par un Delon qui cherche désespérément une ultime bouée de secours... Une main lui sera tendue, il aura l'occasion de la saisir... Reste à savoir si Zurlini est du genre à jouer la carte du "noir" jusqu'au bout (avec un final forcément tragique) ou à tenter le coup du happy end... Je n'en dis pas plus, hein, non, mais avouons qu'il y a dans cette œuvre une ambiance un brin déliquescente et trouble qui reste en tête. A ne pas voir un jour de pluie, un gun à portée de la main.   

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