Canalblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
Shangols
REALISATEURS
GODARD Jean-Luc 1 2
 
 
 

 
 
 
 
 
 
 
 
 
25 octobre 2016

Don't Breathe - La Maison des Ténèbres (Don't Breathe) (2016) de Fede Alvarez

Toujours à l'écoute des conseils éclairés de nos fidèles lecteurs, je me penchai sur cette classique histoire de cambriolage, genre Allô Maman j'ai raté l'Avion mais avec à la place du gamin un vétéran de la guerre en Irak aveugle. Toute la différence est là... non pas tant le fait qu'il soit aveugle (on y reviendra tout de même) mais qu'il soit vétéran. On sait, par expérience, que le vétéran, une fois de retour en ses terres, n'a plus rien à perdre. Et un vétéran qui n'a plus rien à perdre, autant vous le dire, cela ne ferait qu'une bouchée d'un Mortensen avec ses expériences éducatives à la con en forêt. Bref, en un mot comme en cent, les trois jeunes cambrioleurs n’ont pas été super inspirés en décidant d'aller faire un tour chez le type. On s'attend dès le départ à un vrai carnage, et carnage il y aura.

vlcsnap-error238

Reconnaissons tout de go que le gars Alvarez qui nous vient d’Uruguay, et qui avait commis Evil Dead chroniqué précédemment par mon comparse, n'est pas rat en terme d'action, de charclage et de jet subreptice d'hémoglobine. Nos trois jeunes personnes vont rapidement faire les frais de leur grande légèreté dans leur préparation, pour ne pas dire de leur amateurisme : le vétéran est peut-être aveugle comme une taupe, mais si jamais il te met la main sur le collet, tu risques de rapidement perdre l'usage de ton cerveau - qui va rapidement gésir à quelques pas de toi, plombé. Le cambriolage devrait tourner court, me direz-vous, si dès le départ l'un des voleurs se fait décaniller ; eh bien que nenni puisque le vieux barbu va enfermer ses proies dans sa propre maison. Les cambrioleurs font dès lors beaucoup moins les malins. Alvarez tente d'exploiter au maximum, et il a bien raison, le fait que son personnage assailli devenu assaillant soit aveugle : nos deux amis restant frôlent notre gars dans les couloirs en s'arrêtant de respirer (cela fait son petit effet dans le cadre) et se retrouvent tout couillon quand le vieux coupe le courant ; non seulement ils perdent leur avantage visuel mais ils se retrouvent même rapidement défavorisés tant le vieux connaît sa cave labyrinthique sur le bout des ongles ; grosse séquence de panique à bord d'une sympathique originalité - Alvarez donnant à son image un léger aspect grisé du meilleur effet. On frémit, tout en appréciant ce retournement de situation inattendue, bien bien bien.

vlcsnap-error525

Bon, même si comme le notait notre cher commentateur le film a peu de "gras", ce qui est assez louable au niveau de l'action (80 minutes à fond les ballons), trop c'est trop. Au bout de vingt-cinq retournements de situation plus improbables les uns que les autres (ce ne sont plus des cambrioleurs, ce sont des morts-vivants qui se régénèrent au bout de cinq minutes... et que dire du vétéran qui a plus de vies qu'une meute de chats), le cauchemar dans le cauchemar dans le cauchemar devient un poil lassant. Oui cela fait partie du genre et l’on sent bien qu'Alvarez veut profiter au maximum à la fois de tous les recoins de la maison et de toutes les possibilités matérielles en tant qu'armes (guns, marteau, sécateur, pipette (!)...). Why not. Mais rapidement l'action gore pure et dure prend le pas sur les petites trouvailles scénaristiques et cette poursuite sans queue ni tête tourne un peu en rond, pour ne pas dire à vide. Alors, oui, louons une certaine tentative de renouvellement du genre (film de cambriolage mêlant thriller et horreur avec une certaine foi en la chose) ; dommage qu'Alvarez privilégie les effets et les excès souvent grotesques (le coup de l'insémination, hum...) sur les multiples finesses que pouvait notamment permettre la présence de ce "tueur aveugle". Mais allez, ne nous nous plaignons point, l'ensemble demeure plus "captivant" que 95% des derniers essais dans le genre. On ne fera donc pas trop la fine bouche.   (Shang - 18/10/16)

vlcsnap-error995


Oui. Enfin notons quand même que si on remplace l'aveugle par un monstre, on obtient exactement le même film bas du front que d'habitude. Encore une fois. C'est-à-dire : joué au rabais (qui peut croire une seule seconde au personnage du type qui se fait tuer au début ?), plein de jump-scares qui sont des fins en soi, débile, pas effrayant, et pas assez gore ni assez sulfureux pour dégager quoi que ce soit en terme de confort. Oui, certes, la scène dans le noir éveille notre intérêt deux secondes et demi, parce qu'elle nous fait éprouver, tout à coup, cet espèce d'entre deux (on est à mi chemin entre la "vision" du vieux et celle de ses victimes). Mais franchement, c'est la seule bonne. A part ça, et même si je ne suis pas d'accord avec mon camarade quant à l'invulnérabilité des héros (mon gars Shang, tu n'es pas fait pour les films d'horreur, qui sont à la vraisemblance ce qu'Eddy Merckx est à la glace passion), je suis tout à fait d'accord avec lui pour bâiller d'ennui devant ces aventures grand public qui n'effraieraient pas un poussin. Le même film que 95% des derniers essais dans le genre.   (Gols - 25/10/16)

Commentaires
A
Et qu'est donc Eddy Merckx à la glace passion ?
Répondre
Derniers commentaires