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16 octobre 2016

Les Damnés (These are the damned) (1963) de Joseph Losey

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Après un départ des plus déstabilisants (est-ce une œuvre sur les bandes de blousons noirs anglais, un film d'espionnage entre Anglais et Américain, une histoire d'amour surprenante entre une très jeune femme et une vieille gloire... ?), Losey nous enferme avec ses trois personnages principaux dans une grotte où se retrouvent une dizaine de gamins étroitement surveillés par les Autorités anglaises et froids comme la mort... Mais où Losey veut-il bien nous conduire dans cette œuvre qui débute par un petit fait divers pré-orangemécaniquesque et qui se termine en étrange odyssée science-fictionnelle.

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Des gamins se retrouvent donc enfermés depuis l'âge de onze ans et "en observation" pour des motifs qui s'éclaircissent progressivement au cours de l'histoire ; ils vont recueillir notre vieil Américain et sa toute nouvelle charmante amante poursuivis donc par le fameux boss d'une bande de motards en cuir, un boss qui n'est autre que le frère affreusement jaloux de la donzelle. Cela étant posé, le film, sympathique petit thriller catastrophiste bien de son temps, pose quelques petites questions : La première petite question qui nous vient à l'esprit, c'est où se trouvent les gens les plus dangereux ? Du côté de ses gamins des rues coincés dans leur blousons en cuir et capables d'actes bêtes et méchants ou du côté de ces pontes, de ces militaires préparant secrètement (et à quel prix...), "l'avenir de l'humanité" ? On aura droit à une véritable confrontation entre ces deux "bandes" et les plus radicaux ne sont pas forcément ceux que l'on croit. Le deuxième point qui mérite d'être soulevé, c'est de voir la dévotion de notre couple pour ses enfants. Contrairement à ces dirigeants sans empathie aucune, enfermés dans leur logique de guerre inévitable, de mort, ce sont ces deux êtres qui vont tenter de rassurer ces enfants et leur redonner leur liberté, le goût de la vie... Il faut souligner au passage qu'un autre témoin va assister sur la fin à la fuite de ses enfants, une sculptrice dont les œuvres ont un aspect indéniablement "mortifère"... Ces sculptures semblent annoncer ce monde du futur, une sorte d'avenir figé avec des êtres vivants recouverts de cendre. Cette visionnaire se dresse également contre les autorités avec leurs idées certes entièrement tournées vers l'avenir mais une totale absence de prise en compte du monde des vivants... L'ultime question enfin qui se posera sera celle concernant ces trois personnages centraux et ce témoin : vont-ils, malgré eux, faire partie de ces "damnés" ou parviendront-ils à faire évoluer dans le bon sens la situation ?...

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Même si parfois, on est un peu perdu en route (Losey s'amuse à multiplier les fausses pistes dans la première partie du film), il y un étrange mystère qui plane sur le film, sur ces étranges gamins, sur leur avenir, qui se révèle assez prenant. On comprend bien à la fin du film - le message est on ne peut plus clair - que ces gamins sont prisonniers du monde de leurs ainés, de ce petit jeu mondial de froide tension où l'on en est à se demander lequel osera le premier faire péter la bombe sur la tête de son voisin. Chacun s'y prépare alors et cela donne lieu à ce genre de petit objet cinématographique vintage un brin déconcertant mais sympathiquement original. Loin d'être un chef-d'oeuvre mais une petite chose qui sort des sentiers battus très agréable à découvrir.

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