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12 septembre 2016

LIVRE : L'Autre qu'on adorait de Catherine Cusset - 2016

l-autre-qu-on-adorait-788625-250-400_referenceOn continue notre petit tour d'horizon des bouquins de la rentrée ; je ne connaissais pas Catherine Cusset, si ce n'est de nom, l'occasion faisait donc le larron. Cet Autre qu'on adorait évoque donc la trajectoire d'un des proches de la Catherine : comme il est de la même génération que votre humble chroniqueur, les rapprochements et les références « historiques » sont comme une évidence et l'on entre dans l'intrigue aussi facilement que l'on voulait sortir de la loi Devaquet. L'itinéraire donc d'un type doué, plaisant, ouvert qui, pour faire court, va aller de déconvenues en déconvenues dans sa vie professionnelle et personnelle ; s'il est loin d'être un manchot pour trouver un poste (généralement de professeur de littérature française dans une université américaine) ou pour sympathiser avec une jeune femme (souvent intelligente et libérée), ces diverses aventures ont le don de tourner court. Il doit, qui plus est, à chaque fois revoir ses prétentions à la baisse et notre héros de s'enfoncer de plus en plus souvent dans une petite dépression dévastatrice. Il a tout pour s'en sortir (maîtrisant aussi bien les grands noms de la littérature française, Proust en tête, que l'histoire du cinéma - avec une passion pour Jean Mitry) mais possède aussi une certaine propension à se fourrer dans des culs-de-sac. Chronique d'une tragédie annoncée.

On doit reconnaître l'efficacité et la fluidité de l'écriture de Cusset qui nous emmène tambour battant dans ce récit d'un naufrage. Même si le dernier quart de l'ouvrage est un peu plus « brouillon », se perd un peu dans les répétitions (on finit d'ailleurs par ne plus trop savoir où se trouve notre homme, tant il multiplie les allers-retours entre New-York et Paris), Cusset sera parvenue jusque-là à nous intéresser à la vie de ce type qui ne sait apparemment plus quoi faire pour se décevoir. Des phrases simples, courtes, sans chichis, qui tentent de retracer avec précision ce destin non seulement au niveau factuel mais avec aussi, ici ou là, une petite pointe de psychologie bienvenue - comme pour toucher du doigt les faiblesses de cet individu qui contrôle de moins les petites fissures qui apparaissent dans son égo. C'est un roman qui file comme un train (un « roman de gare » dirait donc l'acerbe Gols), sans gras, qui à défaut de faire preuve d'un style de haute volée, nous embarque plaisamment dans l'analyse de cette vie gâchée. Du easy reading loin d'être déplaisant.  

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