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Shangols
REALISATEURS
GODARD Jean-Luc 1 2
 
 
 

 
 
 
 
 
 
 
 
 
23 août 2016

Dix Femmes en noir (Kuroi jûnin no onna) (1961) de Kon Ichikawa

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La mariée était en noir ainsi que les neuf amantes de son mari. On est forcément pas mal "excité" au départ par ce scénar du gars Ichikawa même si les ficelles sont un peu grosses : dix femmes se mettent d'accord (deux, déjà, ce serait énorme mais passons) pour mettre fin à la vie de leur amoureux commun. Par somnifères, par poison, par flingue ? Par flingue, autant faire la chose franchement et ce en présence des dix femmes. Notre homme, mis au courant du traquenard par l’une d’elles (peut pas tenir sa langue celle-là), s'avance d'un pas à demi-rassuré vers le piège. Il se rassure en se disant que les balles seront à blanc et qu'il ne devrait s'agir que d'un avertissement pour son inconduite...

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Ichikawa nous donne en entrée une scène tournerienne avec huit félines guettant le passage de la femme mariée ; cette scène constitue en soi un flash-forward dont on aura la clé à mi-parcours mais pause déjà les jalons de cette atmosphère trouble, conspiratrice, étrange. Lorsque toutes les femmes seront à nouveau convoquées face à leur proie, on retrouvera cette tension faite de silences plombant sans pouvoir réellement deviner à l'avance l'issue de cette drôle de situation - tout comme d'ailleurs dans la courte séquence onirique. Le réalisateur japonais, à l’aide d'un casting féminin de premier choix (de la classieuse Fujiko Yamamoto à la sensuelle Kyôko Kishida), excelle également à filmer dans un noir et blanc vaporeux ces visages de femmes secrètes et inquiétantes lors de gros plans finement étudiés. Après, reconnaissons que l'on est un peu plus déçu au niveau de la profondeur psychologique de chacune de ces femmes (l'une d'elle, ultra protectrice, émerge tout de même un peu du lot) ou encore sur le fond. Elles passent d'une sorte de dépendance malgré elle à une certaine forme de liberté (ok pour l'affranchissement, on opine volontiers) mais avouons que l'on reste un peu sur notre faim au niveau des confrontations entre ces femmes (trop vite solidaires) et surtout entre elles et cet homme sans véritable caractère. La dernière partie du film, en particulier, traîne un peu en longueur et semble ne pas vraiment savoir comment conclure... On restera tout de même positif par rapport à ce film de clan, de "femmes entre elles", qui, à défaut d'exploiter au mieux cette idée des plus originales, reste une sorte d'hommage au girl power - l'union faisant la force. Charmant et curieux sans être totalement envoûtant.

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