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20 août 2016

Amour libre (Käpy selän alla) (1966) de Mikko Niskanen

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On commence cette nouvelle petite rentrée avec un joli petit film finlandais de derrière les fagots. Deux jeunes couples vont camper dans les bois au bord d'un lac : hésitations érotiques, hésitations ontologiques, hésitations sentimentales... C'est la grande période des doutes et les jeux (sensuels) qui pourraient être si légers sont souvent plombés par les errances psychologiques de nos quatre personnages : je suis avec toi mais est-ce que je t'aime vraiment parce que voilà je suis attiré(e) par un(e) autre mais je reviens quand même vers toi oh mon dieu pourquoi est-ce si difficile... Comme le dit - grosso modo - l'un des personnages principaux vers la fin du film, si la jeunesse est le plus beau des âges eh ben la vieillesse doit être particulièrement coton. Pas faux.

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On frémit (de peur) dès le départ du film alors qu'une héroïne pousse la chansonnette (genre chanson d'amour à la frenchy) : on a le sentiment d'assister à une sorte de clip vintage finlandais et l'on est à deux doigts de se cacher à notre tour dans les bois. On revient ensuite heureusement sur nos quatre individus campeurs et l'ambiance est plutôt à la déconne... Sera-ce une simple petite chose comique sans saveur ? Non heureusement, rapidement, on tombe sous le charme de quelques délicieuses images "volées" - les attouchements de nos jeunes gens sous ce radieux soleil d'été - et comme tout bon finlandais qui se respecte les petits nuages ont tôt fait d'apparaître dans le ciel sentimental de nos deux jeunes garçons et de nos deux jeunes filles. Ainsi, l'un d'eux fait les yeux doux à une starlette qui se trouve à quelques encablure de leur campement (il s'imagine déjà dans les bras de cette brunette au carré avant même de la retrouver dans sa cabane : l'ère des fantasmes (inassouvis) vient de s'ouvrir devant lui) puis il séduit la blondinette de son pote (une blondinette toute frigidette qui semble enfin s'ouvrir à ses propres désirs). La légèreté des débuts fait alors place à des regards fuyants, à des non-dits, le ton monte et l'on sent que cette petite escapade amoureuse à quatre va finir en eau de boudin... Il faut bien que jeunesse se passe et Niskanen sera parvenu au passage à capter quelques instants de grâce de cette "découverte" de l'autre, cette belle attraction des corps à défaut des âmes. Une œuvre où des mains s'égarent gentiment sur des corps juvénile et qui laisse un petit goût amer en bouche : la jeunesse a parfois malheureusement tendance à vouloir déjà tout prendre au sérieux.

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Niskanen se montre particulièrement doué pour filmer ses ébats hésitants et pour faire glisser la caméra le long de ses corps. Il tente également la petite séquence "stylée" (en multipliant les jump cuts) avec un petit moins de bonheur - on voit bien qu'il aimerait insuffler plus de comédie dans la chose mais cela tombe un petit peu à plat. Un film au final qui n'est pas exempt de maladresses (le fil narratif se détend un peu trop en route) mais qui laisse dans la pupille quelques magnifiques petites pépites de nudité "monica-esque". Pour clore l'été sans trop de regrets.

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