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9 juillet 2016

La Dame et le Toréador (Bullfighter and the Lady) (1951) de Budd Boetticher

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Boetticher, produit par John Wayne pour Republic Pictures (on part confiant), nous livre une bonne vieille histoire à l'ancienne dans le monde de la corrida : Robert Stack, un producteur ricain de passage au Mexique, va suivre une initiation dans les règles au taff de toréador. Volonté de se prouver qu'il peut le faire, excitation de se retrouver dans l'arène face à ces bestiaux (oui, après chacun son trip...) mais également désir de séduire la conchita Anita de la Vega interprétée avec grâce et caractère par la bien jolie Joy Page. Si Stack n'est point bâti comme une crécelle (voir la scène au hammam qui devrait plaire à un certain public), notre homme a un peu de mal à assimiler toutes les leçons de son maître, Manolo Estrada (Gilbert Roland avec une balafre qui lui couvre la moitié de la tête : viril). Mais il s'accroche, bien décidé à ne pas être ridicule le jour venu dans l'arène. Le problème, c'est qu'il semble avoir le même genre de difficulté pour comprendre la personnalité de la belle Anita. Si cette dernière ne cache pas un certain penchant pour Robert, elle s'offusque également de certaines de ses maladresses ; en résumé, est-ce que la bonne volonté du Bob sera suffisante pour à la fois maîtriser l'art du toréador et celui du séductor en terre mexicaine... Long is the road...

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Boetticher nous livre de grosses tranches de corrida mais dans les règles de l'art : il ne s'agit pas de pousser directement le gringo dans l'arène et de le voir s'encorner sur une bestiasse. Non, il lui faut d'abord apprendre longuement les rudiments, étudier les taureaux, s'entraîner en condition réelle avec des bestiaux de taille moyenne pour toujours, toujours faire preuve de plus de rigueur... Boetticher nous épargne les mises à mort sanguinaires en tentant surtout de montrer dans son film que le toréador est un grand professionnel capable de nous offrir un combat spectaculaire, baste (vous trouvez cette tradition ignoble, on est deux, mais ce n'est pas vraiment ici le sujet) : Stack, que "l'ambition de réussir" aveugle parfois un brin, devra subir les coups de cornes des taurillons et de sa douce et "blessera" aussi involontairement certaines personnes de son entourage au passage... On ne s'improvise pas toréador et encore moins amant d'une Mexicaine - que les choses soient claires, Boetticher mettant les points sur les i en ces deux domaines.

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Bullfighter et the Lady est aussi le récit d'une belle amitié entre Stack et ses amis ricains, Stack et son mentor, Stack et la femme de son mentor. Notre homme a toujours la chance de se retrouver bien encadré et trouve en son entourage de "véritables tuteurs" toujours capables de recadrer son penchant pour les boulettes. C'est aussi en cela que le film est assez touchant, par ce soin apportait tout du long aux personnages qui vont lui permettre de grandir. Stack, solide et  confiant, ne semble pas au départ avoir l'habitude que quelque chose lui résiste – il en sera pour une belle leçon d'humilité. Joli drame romantico-amical sur fond de muleta magnifiquement mis en scène par Budd (cet art de la contre-plongée avec nos personnages à la fois dominateur par rapport aux taureaux mais également dominé par le ciel) que n'aurait sûrement pas renié (je ne prends pas beaucoup de risques) un des maître du genre, un certain Hemingway.

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