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Shangols
REALISATEURS
GODARD Jean-Luc 1 2
 
 
 

 
 
 
 
 
 
 
 
 
1 juin 2016

La Ville basse (Neecha Nagar) (1946) de Chetan Anand

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Comme à Shangols, nous ne sommes pas du genre à éterniser pour le plaisir les polémiques, annonçons d'entrée de jeu que nous venons de faire la découverte du Ken Loach indien - avec un film récompensé en son temps à Cannes, tout se tient. Film engagé, film social, film réaliste, cette oeuvre basée sur un bouquin inspirée des Bas Fonds de Gorki envoie du pâté pour dénoncer toutes les injustices de ce salopiot de monde. Non seulement t'es pauvre et tu vis à l'arrache, mais en plus les hommes au pouvoir (magouilleurs-entrepreneurs) déversent sur ton village tous leurs égouts... Du coup insalubrité, maladies et agonie... Comme le riche est bon, il te construit un hôpital ; comme le pauvre Indien est fier, il boycotte l'hôpital... Ce qui n'arrange rien... Que faire si ce n'est mobiliser le peuple "d'en bas" pour qu’il se révolte et fasse pression sur ces politiques sans foi ni loi... Maintenant je dis ça, je dis rien.

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Une musique de Ravi Shankar, des danses et des chansons en ouverture qui, sous leur apparente légèreté, annoncent déjà un monde près à passer à l'action et la promesse d’une pincée de romance avec une love story impossible - entre la fille du chef politique et l'un des meneurs incorruptibles des "pauvres". On sent que l'Inde regorge de figurants (tiens on va mobiliser les gens du quartier : ça fait tout de suite plusieurs millions) mais moins de chefs décorateurs (Anand semble avoir tourné tous les intérieurs dans la cabane du jardin de mon père). On ne va tout de même pas trop faire la fine bouche devant cette rareté dont on a dû oublier pendant des années la dernière bobine au fond d'un puits (j'aime ces petites taches blanches qui envahissent toute l'image, cela donne du cachet, indéniablement). Mouvement de foule portant flambeau, discours engagé devant la populace, morts trop injustes de jeune fille rapidement transformée en martyr... Bon, comme dirait l'ami Gols, c'est inattaquable sur le fond mais un tantinet surligné sur la forme (le méchant filmé, forcément, en contre-plongée - sans parler des subtils inserts d'images de vautour ou de singe avant chacune de ses apparitions). On regarde l'ensemble avec un oeil curieux mais disons-le tout de go sans franchement vibrer... On est un peu déçu, avouons-le, que la love story impossible ne soit finalement guère traitée... Il faut attendre en effet la toute fin du film pour avoir droit à une vraie confrontation entre ces deux jeunes gens : ils s'aiment mais leurs rapports sont terriblement tendus à cause de cette frauduleuse situation (la jeune femme ne donnant pas vraiment l'impression de s'impliquer à cent pour cent dans la cause du peuple). Bien aimé tout de même ce final où notre jeune femme, après s'être vautrée dans la "boue des pauvres", débarque en pleine assemblée indienne : notre amie a quelque chose de joliment sauvage (elle fait forcément tâche par rapport à cet entourage composé exclusivement, si je ne m'abuse, de mâles en costards... je dis ça, je ooops) et sa façon de "s'essorer les cheveux" pour en faire couler un jus noir fait son petit effet devant cette assemblée faisant jusque-là aveuglément confiance aux mensonges de leur chef (un village souillé par des eaux impropres ? mais non, on en boirait... Comme si la merde des Indiens riches était translucide). Une séquence singulière un peu "trash" (oui, je m'emballe) qui m'a enfin déridé... Sinon, même s'il faut souligner que le film fut en son temps précurseur de tout un mouvement de films engagés, on n'est guère transporté par cette oeuvre qui manque un brin de souffle.

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 Quand Cannes,

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