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REALISATEURS
GODARD Jean-Luc 1 2
 
 
 

 
 
 
 
 
 
 
 
 
20 avril 2016

Confession (1937) de Joe May

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Reconnaisons qu'il est toujours un peu dur de juger un remake à l'aune de l'original... Car une partie de la surprise, de l'émotion ressentie lors de la découverte de celui-ci est forcément un peu absente lors de la vision de celui-là. On est forcément beaucoup plus attentif, du coup, au jeu des acteurs et à la mise en scène (le fameux rêve de Woody Allen de comparer les réalisateurs à partir du même scénario). Côté mise en scène, Joe May est un vieux roublard qui ne se creuse pas trop la tête puisqu'il copie presque au plan près le film de Forst (le gardant d'ailleurs apparemment constamment sous la main lors de son propre tournage : n'allait pas réinventer, le gars, ce qui fonctionnait déjà... Cela dénote une certaine facilité et une prise de risque a minima, éjectant d'ailleurs au passage les plans les plus audacieux de Forst : la fameuse scène de danse "face caméra" notamment). Côté interprétation, on y gagne pas non plus vraiment : Jane Bryan (pour Ingeborg Theek) est absolument transparente - certes, le rôle initial est celui d'une très jeune femme timide, un peu effacée, mais là elle nous fait carrément de l'aquarelle sans peinture. Basil Rathbone reprend le rôle de l'amant à fine moustache - et l'on n'est pas vraiment sous le charme de ce soi-disant séducteur à l'allure d'un renard. Enfin Kay Francis endosse le rôle de Pola Negri : cette dernière était vraiment excellente pour donner vie à ce personnage mélodramatique à souhait et l'on sent que la Kay se donne également à fond dans ce rôle, rieuse et pleine de vie en chanteuse, les traits tirés et le regard vidé à la barre. Elle est pas mal, certes, le seul gros problème (le syndrome incontournable du remake ?) étant justement de passer après quelqu'un d'autre qui nous avait particulièrement convaincu, en particulier dans la scène du cabaret... La Kay fait le max, je dis pas, mais n'a pas le feeling suave et sexy, "à l'européenne" dirais-je, de son modèle. C'est un peu sévère mais juste.

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A voir la réaction de certains critiques à la vision de ce "chef d'œuvre oublié" de May (ceux-ci louant en particulier la "modernité" de l'interprétation, la Kay semblant animée d'un incroyable "naturel"), on ne peut s'empêcher de penser que Forst avait un temps d'avance sur Hollywood. Certes, c'est tout à l'honneur de May d'avoir su déceler toutes les qualités du film du cinéaste allemand et d'avoir tenté de reproduire quasiment à l'identique cette œuvre. Il n'en demeure pas moins que c'est un peu fort de roquefort de parler de film "oublié" en évoquant l'œuvre de May sans mentionner le film de Forst... Bref. Brisons-la le débat et les mise en parallèle. Quoique. Parce qu'en effet si Kay sans s'en sort avec certains honneurs, on a constamment l'impression que le reste de la distribution (en particulier tous les acteurs du procès) ont un jeu beaucoup trop caricatural, téléphoné, beaucoup moins subtile - pour preuve, lors de ce moment crucial, à la fin du procès, où l'on ne sait si le président ou le procureur général va livrer le "secret" de l'accusée... Dans le film de May, ce suspense est un peu "gonflé" (vont-ils lâcher le morceau les salopiots - Kay est à l'agonie, les yeux lui sortant quasiment de la tête) ; Forst est pour sa part beaucoup plus nuancée dans la mise en scène de la chose et parvient à atteindre à beaucoup plus d'émotion. On pourrait continuer de faire des petites comparaisons entre les deux films (pas eu le courage de les voir en parallèle malheureusement) mais je reste persuadé que le Forst, à ce petit jeu-là, finirait par gagner - peut-être pas par KO mais facilement aux points.    

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