Canalblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
Shangols
REALISATEURS
GODARD Jean-Luc 1 2
 
 
 

 
 
 
 
 
 
 
 
 
8 avril 2016

Viva Villa ! (1934) de Jack Conway

vlcsnap-error223

Selznick a mis du pognon dans cette biopic romancée du gars Pancho Villa interprété par un Wallace Beery ventripotent et blagueur (apparemment proche du réel Sancho, il m'a personnellement laissé un peu froid : Sancho fait franchement figure de gros couillon à l'humour bien gras). Le Sancho, suite à la mort injuste de son père qui avait osé se rebeller un tantinet contre l'autorité, va, en plusieurs temps, faire couler le sang à l'aide de ces paysans ayant une foi aveugle en leur leader. Sancho va se battre au nom d'un certain Madero - épris comme lui d'égalité et de justice - puis en son nom propre à la mort de ce dernier (en ne faisant plus aucun détail dans les exécutions et les tortures : enduire un type de miel pour le faire bouffer par les fourmis, c'est tout de même pas très royal - ou loyal). On suit également les flashes de Sancho (au sang chaud, ohoh) pour les femmes (il se marie à tour de bras, en gardant tout de même toujours comme base la gorette Fay Wray as Teresa) et ses relations avec un journaliste sans grande éthique (poussant notamment le Sancho à prendre une ville après avoir écrit un article sur ce prise même - c'est en tout cas ce que dit la légende...).

vlcsnap-error478

vlcsnap-error274

On regarde l'ensemble des mésaventures de Sancho avec un oeil, faut-il l'avouer, peu concerné. Il aime à mettre des mains au cul (un sacré bon vivant, le Villa), à prendre des décisions à l'emporte-pièce et à foncer dans le tas. Bref, le film ne fait pas vraiment dans la dentelle. Même lorsque le Sancho est enfin mis à genoux, à deux doigts d'être exécuté, on ne ressent pas vraiment d'empathie pour ce lourdingue mal dégrossi - beau décorum dans la mise en scène démesurée de la chose, that's all. La mort de son petit aide de camps dans les bras du gros Sancho ne fait guère plus passer de frisson dans l'échine. Mais il est efficace, ça oui, le Sancho. Conway un peu moins, si ce n'est pour une ultime scène de bataille où l'on fait parler la poudre - la façon malgré tout un brin bestial dont les chevaux tombent (ils sont attachés par des câbles) refroidit son homme. Sancho prend Mexico mais sait se retirer en temps utile après avoir rendu hommage à la volonté de Madero de rendre les terres au peuple. Il sera malgré tout bêtement assassiné peu après (une sombre histoire de vengeance) devant son boucher (toujours se méfier des boucheries). C'est tout juste "divertissant" comme on dit (quelques sympathiques scènes de reconstitution avec son lot de figurants déchaînés), autant dire pas vraiment passionnant même pour un film de 1934 qui mettait les petits plats dans les grands. Hawks et Wellman ont fait un petit tour derrière la caméra, difficile de dire ce qu'il en reste tant l'on ne ressent pas vraiment leur patte. Villa triste. 

vlcsnap-error919

Commentaires
H
Vu il y a longtemps au Cinéma de Minuit, et revu à l'instant (without subtitles, personne n'ayant daigné l'éditer en dvd en France, et Warner ne le proposant que « fabriqué-sur-demande », dans sa collection « Archive » qui exclut tout sous-titre). Beau film, direct, franc comme l'or. Wallace Beery est magnifique. Évidemment, vingt ans plus tard, 'Viva Zapata !' d'Elia Kazan et l'interprétation de Brando semblent plus sophistiqués, plus cérébraux, plus « modernes ». Supériorité qui n'est qu'apparente, et très superficielle. La truculence, la vraie complexité, la grandeur et la petitesse, le sentiment tragique, c'est bien dans ce film qu'on les trouve, purs de tout ornement, de toute joliesse, de toute afféterie, bref de toute poudre aux yeux.
Répondre
Derniers commentaires