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Shangols
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29 février 2016

L'Art d'être aimée (Jak być kochaną) (1963) de Wojciech Has

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Encore un film de Has tout en petites touches qui repose à la fois sur le jeu de l'excellente Barbara Krafftowna (as Felicja) et sur un montage qui distille intelligemment les différents flashes-back. Felicja, disons-le tout de go, n'a pas eu vraiment de bol au cours de son existence et le titre peut définitivement être vu, in a way, comme relativement cynique. Alors même qu'elle joue son premier grand rôle au théâtre, les Allemands débarquent. Elle se retrouve, un tantinet malgré elle, à devoir cacher l'un des acteurs de la troupe (tenu pour avoir assassiné un responsable polonais collabo juste après l'avoir giflé en compagnie de SS... la vérité est ailleurs mais bref) et va devoir payer par le suite le prix fort... Cet homme, elle l'aime, mais il ne lui rend point. Son pays, elle l'aime, mais il ne lui rendra point. Non seulement elle sera violée par des officiers allemands qui furètent chez elle et sentent qu'elle n'est pas claire sur toute la ligne mais elle devra en plus payer à la fin de guerre son soi-disant "comportement" : elle n'a pas fait acte de résistance en dissimulant un type recherché mais a au contraire cherché à collaborer avec l'ennemi. Certains destins sont ingrats...

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Ces infos, Has nous les donne avec parcimonie alors même que l'on suit Felicja au cours de différents moments de sa vie : actrice-serveuse débutante et un peu naïve, femme pendant la guerre devant garder ses nerfs et prendre sur elle alors qu'elle cache un homme recherché, femme déçue, désenchantée mais incapable... de se plaindre, de "résister" à la fin de guerre face aux accusations, actrice populaire s'envolant pour Paris et jouissant d'une certaine notoriété. A chaque fois Barbara Krafftowna endosse ces rôles avec une belle sobriété tout en sachant trouver parfaitement le ton quels que soient les changements d'époque : grâce à elle, en partie, on n'est jamais perdu dans ce labyrinthe narratif concocté malicieusement par Has. Ce(ux) pour qu(o)i elle s'est battue, se fut en pure perte. Elle est par contre aimé d'un homme (son partenaire lors de l'émission radiophonique) et du public sans que cela ne lui fasse ni chaud ni froid. L'art d'être aimé ou de ne pas l'être, c'est bien là que réside le fond du problème : est-ce justement un "art" sur lequel on peut avoir une quelconque emprise, point d'interrogation. Une œuvre où l'interprétation très "low-key" et l'art, indéniable celui-ci, du montage finissent par donner au récit une certaine force. On your Has ? Vous devriez (oui pas sûr qu'avec cette ultime formule un brin sibylline, on se retrouve un jour sur la jaquette du DVD...)

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Commentaires
S
Feux dans la plaine d'Ichikawa, du nanan. Rien que la jaquette, enfin le bas de la jaquette, c'est du très lourd. Shangols, c'est aussi des punchlines à foison que vous pouvez commander pour vos affiches politiques ou vos anniversaires.
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B
OOOUIII , bien sûr que je plussoie . Jamais vraiment perdu dans ce procédé narratif relativement complexe grâce à l'actrice et à la science du montage de SuperHas . Et pas un bout de gras . Le dévédé Malavida est assez crade en comparaison avec le master dispo sur Youteub , dommage mais on s'en bat les noix car c'est de la rare et de la bonne . Et ça reste tout à fait regardable .<br /> <br /> PS : faudra voir ce qu'il en est avec , au pif , celui de Feux dans la plaine d'Ichikawa ..
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N
Yep. Vraiment, vraiment bien çui-là.
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