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21 janvier 2016

LIVRE : Damnés (Damned) de Chuck Palahniuk - 2011

Palanhiuk-Damnes

Palahniuk nous emmène faire une virée en enfer. Si l'Amérique, comme le rappelait l'ami Gols sous influence millerienne, est un véritable cauchemar climatisé (la jeune héroïne qui vient de mourir étant l'enfant pourri gâté de deux people hollywoodiens : beaucoup d'argent mais peu de temps et d'affection à consacrer à leur progénitures et la ribambelle d’enfants adoptés), l'enfer vu d'Amérique ressemble à s'y méprendre à un méandre du monde contemporain (individus condamnés à travailler éternellement dans le télé-travail ou en starlette porno du web - même si le métier d'entrepreneur reste le plus difficile, ne revenons pas là-dessus). Nos âmes damnés demeurent la plupart du temps dans des geôles souillés par du pop-corn et des chewing-gums qui datent de Mathusalem. De temps en temps, un démon vient bouffer un reclus (ce qui n'est apparemment jamais agréable), un prisonnier qui se reconstitue dans la foulée en attendant d'être à nouveau boulotté. La vision du Chuck de l'enfer est peu banal mais reconnaissons-le demeure assez crédible (de ce paysage poétique et un peu crade constitué d'océan de sperme ou de désert de rognures d'ongle à ces divers personnages imbuvables - tel cet ancien joueur de football américain universitaire (le sport résolument le plus con sur terre après le croquet) ou cette fille vulgaire qui passe son temps à se faire les ongles (plus vulgaire, je vois pas - il y avait Galabru mais il est mort). Bref l'enfer. Notre jeune héroïne morte prématurément dans des conditions qui s'éclaircissent au fil des pages tente de faire le bilan de sa vie (peu glorieux) et d'imaginer son avenir (peu glorieux) : la jeune fille de 13 ans, dont le physique un brin ingrat fut lourd à porter, revient sur ses relations avec des parents hauts perchés, sur ses années collège difficiles et ses premiers émois amoureux guère brillants (et fatals en un sens...) - une vie courte, certes, mais une vie de merde. Elle tente de faire contre mauvaise fortune bon coeur (une fois qu'on est mort, le fatalisme s'impose) en essayant de faire son trou dans les différents cercles infernaux. Si l'on est au départ relativement convaincu par la vision de l'enfer du Chuck (un monde qui grouille d’immondices et où tous les démons des derniers millénaires se sont donnés rendez-vous - auquel s'ajoute d'ailleurs un autre supplice : on passe en boucle Le Patient Anglais), si l'on éprouve un peu d'empathie pour cette petite damnée esseulée qui a vécu ici-bas quelques sales moments, difficile de ne pas avoir l'impression que le Chuck s'enferre un peu dans les redites ; il a d'ailleurs un peu de peine, une fois le climat initial posé, à faire évoluer son intrigue. Le dernier quart part carrément en vrille avec cette horde de barbares dont la chtite prend la tête... Ce petit tour en enfer demeure malgré tout assez saisissant soi ; dommage le Chuck ait un peu de mal à faire réellement preuve d’inventivité dans la dernière ligne droite et tombe dans quelques platitudes (les délires mégalomaniaques de l’héroïne ou ses petites vengeances absurdes qui jurent avec le côté « low-key » plutôt sympathique du début)

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