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15 janvier 2016

Steve Jobs (2016) de Danny Boyle

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Au bout d’une heure de logorrhée verbale filmée le long de kilomètres de couloir (Birdman le retour, oh putain), j’ai buggée – la fatigue, oui, sûrement, la fatigue… Je me suis rebooté et me suis attelé à la suite dès le lendemain curieux de voir malgré tout ce que le gars Steve Jobs-Michael Fassbender avait encore sous la souris. Bon, c’est moins assommant que cela en a l’air (un intermède aide, certes), même si cette « théâtralisation » (3 pré-conférences filmées en temps réel) de la vie de Steve est indéniablement diablement bavarde (on doit le scénar à Aaron Sorkin déjà responsable de The Social Network avec un Eisenberg as Zuckerberg qui parlait déjà comme une mitraillette (un film sur le monde de l’informatique se doit-il d’aller forcément à deux mille à l’heure pour montrer l’efficacité du nouveau processeur Pentium XII ? Je pose la question). Bon, chacune de ces pré-conférences sont l’occasion pour le Steve de faire le point sur ses relations (tendues) avec ses collaborateurs, sur ses relations (tendues) avec son ex-pote et ex-boss Jeff Daniels (as John Sculley) et sur ses relations tendues avec son ex-compagne et sa fille (légitime ?). Bref, derrière la figure d’un type visionnaire et roi du marketing, apparaît le portrait d’un homme ayant beaucoup de difficultés dans ses relations sociales, professionnelles et affectives, le portrait au bas mot d’un connard. C’est déjà courageux en soi pour une biopic (même si la toute fin semble vouloir sauver in extremis la petite pomme de Steve – il garde une fibre humaine (et non optique)) où généralement les gaziers apparaissent comme des demi-dieux.

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Une biopic donc pas toujours politiquement correct qui permet deux ou trois face-à-face relativement musclés entre Jobs et Sculley (qui se défend d’avoir viré Jobs : la testostérone est à son max) et entre Jobs et son ingénieur (Seth Rogen as Steve Wozniak) qui lui demande de reconnaître à tout prix son rôle par le passé (la création d’Apple II pour les initiés) : Steve ne cède pas une once de terrain, vouloir le faire changer d’avis revenant à essayer de lui arracher une larme – peine perdue. Ça éructe, ça se fâche tout rouge, ça argumente à 3000 kB/s, on sent que le Steve ne fait pas vraiment l’unanimité en tant que personne humaine. La seule personne qui parvient à le supporter et à le tempérer au quotidien n’est autre que sa secrétaire-confidente intime Kate Winslet, relativement crédible dans ce rôle de second couteau aiguisé : elle tente d’arrondir les angles de cet homme aussi obtus que sa fameuse Black Box « sans cœur ». L’interprétation d’ailleurs est dans l’ensemble très honnête ; la « mise en scène » de Boyle (on le connaît, le bougre) demeure démonstrative à souhait et la « démonstration » de l’abattage de Steve (côté pile (Apple) et face (les pépins privés) un peu lourde à digérer. Bref, il y a un peu à boire et à manger dans ce biopic informatif/que qui ne part pas d’un mauvais principe mais qui demeure un peu boursouflé. Du Boyle, hein, mais je l’ai déjà dit.  

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