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3 janvier 2016

La belle Saison (2015) de Catherine Corsini

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Après avoir évoqué les dinosaures, parlons du mouvement pour la libération de la femme (je vous vois sourire, c’est me prêter de basses intentions, allons…). Catherine Corsini revient au tout début des seventies pour nous conter une histoire d’amour lesbien en milieu agricole. C’est casse-gueule et l’on se dit pourvu qu’elle évite certains écueils : comme filmer deux femmes nues s’ébattant au milieu des vaches qui font meuh ou comme filmer deux femmes main dans la main sur un petit chemin de campagne, deux femmes prises la main dans le sac par un pêcheur égrillard sortant de nulle part…  Bon, hum, ces deux scènes, dignes d’un mauvais sketch, s’y trouvent mais coupons court : même s’il y a quelques maladresses, le film de Corsini parvient à passer la barre. Tout d’abord grâce à l’interprétation de la toujours excellente Noémie Lvoski (fan de Roché, je dis ça, je dis rien) qui en deux secondes est capable de rendre crédible n’importe quel personnage (ici une paysanne, mais en garagiste, en pute ou en ministre, elle est toujours parfaite dès la première seconde). Ensuite (à part peut-être les premières scènes un peu hystériques à Paris où elles semblent ne pas avoir encore trouvé la mesure pour camper leur personnage), Izïa Higelin (un sourire qui fait penser bizarrement à Adèle Exarchopoulos, je referme la parenthèse) et Cécile de France font preuve d’une belle énergie pour porter à bout de bras cette histoire romantique en milieu hostile ; je dis bien « romantique » et non point plus « lesbien » car les scènes d’amour (sauf au milieu des bouses) sont l’une des réussites du film de Corsini : ce sont… des scènes d’amour (alors que dans le film de Kéchiche, pour revenir sur une petite faiblesse de la chose, on avait un peu l’impression que le gars voulait nous illustrer le kamasutra du sexe lesbien : 72 positions pour une scène d’amour, c’est trop).

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Nos deux lumineuses héroïnes s’engagent donc sur une double voie de garage : reprendre une ferme (milieu masculin par excellence) et vivre leur amour… Pas facile, je le répète, d’éviter tous les stéréotypes mais Corsini trouve un point de vue intéressant par le biais de la mère d’Izïa, Noémie Lvoski (son mari a eu un malaise cardiaque et est revenu sur sa terre agricole comme un légume. Elle l’a planté… pardon. Disons plus sérieusement que le pauvre homme est totalement apathique, absent et qu’elle doit donc reprendre les rênes avec l’aide de sa fille). C’est elle, plus que les autres agriculteurs alentours (ricaneurs, conservateurs et lourds… forcément), qui va voir évoluer et devoir « juger » cette relation. Un verdict qui saura trancher, je n’en dis pas plus…

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Au final, pour récapituler et pour ceux qui ne lisent que les deux dernières lignes : de l’énergie, de la luminosité, de l’actrice au top - un film qui se laisse donc sympathiquement regarder malgré quelques scènes « parigotes » un peu surfaites, dans la première partie, et quelques dommageables petits clichés en terre rurale (je l’aurais bien vu gay, moi le pêcheur… histoire de briser la glace et de montrer que tout le monde n’est pas toujours si brut de décoffrage dans nos campagnes). Correc.

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