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Shangols
REALISATEURS
GODARD Jean-Luc 1 2
 
 
 

 
 
 
 
 
 
 
 
 
26 mars 2016

The Revenant (2016) d'Alejandro González Iñárritu

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In extremis pour les Oscars, Iñárritu se pointe avec son film "événement" qui devrait enfin permettre à DiCaprio de gagner sa statuette (physiquement, il ne peut pas faire plus, soyons lucide). On est donc au début du XIXème sur les pas de l'explorateur Hugh Glass (and the winner is... Leonardo DiiiiiCaprio) menant en partie une expédition d'une quarantaine d'hommes. Disons-le tout de go, la balade ne va pas être de tout repos... Sans vouloir révéler tous les ressorts de l'intrigue, citons les deux événements-phares de la première demi-heure : une attaque d'indiens tout d'abord menée tambour battant avec un plan-séquence d'anthologie (du gâteau, dorénavant, pour l'Alejandro), un plan infernal qui part résolument dans tous les sens ; puis on assiste presque dans la foulée à un mano à mano entre DiCaprio et un grizzli : je ne vous donne pas le nom du vainqueur mais Leonardo y laisse des plumes et l'autre des poils... C'est sauvage et d'une violence rare, on sent qu'Iñárritu, once again, n'est pas là pour faire dans la demi-mesure. Honnêtement, malgré toutes les piques que l'on a envoyées précédemment à ce pauvre Alejandro, les deux séquences nous scotchent : le salopiot ne fait pas dans la dentelle mais marque des points au niveau de l'impact psychologique... Diable, va-t-il tenir sur 150 minutes ? Ah oui, c'est un peu long...

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On suivra donc le miraculé Didi dans son combat pour survivre (n’importe qui aurait fait 89 ans de coma) et ce dans des conditions extrêmes (il n'était pas encore question de réchauffement climatique) ; un Didi quasiment mort physiquement mais, moralement, ultra au taquet : il est assoiffé de revanche et on veut bien compatir (il a de quoi en vouloir à deux-trois blancs, le bougre...). Quand je dis "extrême" dans un film « d'Iñárritu », on peut commencer à faire la grimace... Ouais, Alejandro n'est pas le roi du monde pour prendre des gants et si je vous annonce qu'il y aura des scènes saignantes, c'est pas pour faire ma mijaurée... Il ne peut s'empêcher, notre ami, de faire toujours un brin too much : genre tu violes une Indienne, eh bien si cette dernière se venge ce sera en te coupant les roubignoles - s'il y a le choix entre la finesse et le gros rouge qui tâche (surtout sur la neige, cela rend super bien), Iñárritu ne tergiversera point (en plus, il a la caution "based on true event", donc on ne va se gêner pour faire dans la surenchère)... DiCaprio est résolument à l'agonie une bonne partie du film et doit en plus se taper des bains dans des rivières glacées : on sent que l'acteur de Titanic donne tout, mouillant constamment sa chemise et prêt à sentir le faisan pendant des semaines pour décrocher ce putain de prix. Le suspense est déjà mort.

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Au final, on obtient un film d'aventures dans des paysages immaculés (les décors naturels sont privilégiés aux dialogues, indiscutablement) qui passe la barre - soyons de bonne foi, pour une fois... dommage qu'on ait toujours un peu l'impression avec Iñárritu d'être en face d'un cinéaste au volant d'un rouleau compresseur et non d'une svelte Corvette - on sent bien, jusque dans le final, que notre homme a bien du mal à faire dans la nuance, dans la petite pointe de légèreté... Tant mieux pour DiCaprio, il aura enfin son prix ; tant pis pour le spectateur considéré une nouvelle fois comme un bon vieux bourrin assoiffé d'émotions fortes...   (Shang - 20/12/15)

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Ne faisons pas la fine bouche : The Revenant est fun à mort. Certes, Iñárritu et son équipe y vont au bulldozer pour nous en donner pour nos 10 euros d'entrée de multiplex, mais on ne va pas s'en plaindre, on leur en aurait voulu de faire dans la sobriété. Tel quel, c'est du plaisir total sur 3 heures, un spectacle virtuose et parfait qui vous donne la très agréable sensation de vous laisser aller béatement dans votre fauteuil, les gars s'occupant de votre bonheur. On a beau dire, Iñárritu sait faire : le plan long n'a plus aucun secret pour lui, et c'est ça le plus remarquable ; c'est le premier film d'action que je vois où le plan long est utilisé aussi sciemment, avec une telle confiance. Certes, à l'heure du numérique, c'est moins impressionnant qu'à une époque, mais tout de même : la séquence d'attaque des Indiens, tout comme la poursuite à cheval jusqu'au précipice, sont rendues très lisibles par la seule force du plan-séquence. A mort les montages épileptiques de ses congénères : le réalisateur sait que le monrtage se fait "de lui-même" par le spectateur. Mieux, il opère des changements de points de vue à l'intérieur même du plan long, sans coupure, passant d'un trappeur traqué à un Indien vociférant, pour passer au type qui le tue avant de glisser à une autre qui, etc. Bluffante, cette séquence d'ouverture, et entièrement dirigée vers le plaisir de se retrouver au milieu de l'action. Elle tend tout le film : du coup, la spectaculaire attaque du grizzly tout comme les nombreuses séquences d'action qui jalonneront le film sont placés sous le signe de cette violence "vue de l'intérieur", et on se sent complètement en immersion dans le film.

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Si certains plans ressemblent un peu à un séjour au Futuroscope (l'image ratée du troupeau de bisons attaqué par des loups), si le jeu de Caprio déclenche plus souvent qu'à son tour un rictus moqueur (ah il va le chercher son Oscar, ça, on peut pas le lui reprocher (même si on se dit que sa doublure le mériterait presque plus que lui)), si Iñárritu tombe parfois dans un fatigant mysticisme crétin à la Terrence Malick, on reste captivé par ce savoir-faire impeccable pour donner du spectacle. Même dans les scènes plus calmes, de simple contemplation du paysage (splendide utilisation de l'écran large, digne d'un western), il continue à nous en mettre plein les mirettes. Dommage qu'il rate sa fin : un fim de vengeance digne de ce nom doit culminer avec la scène de ladite vengeance ; ici, elle est ratée, pas assumée, on sent Iñárritu à bout de souffle avant la fin. Dommage aussi qu'il sacrifie un peu le fond à la forme : le film est au mieux con comme un melon, au pire gnangnan ou douteux moralement (un peu gêné par cet Indien pendu qui accuse la société entière comme porteuse de Violence Universelle). Mais on s'en fout : on est dans le film de super-héros, dans le survival, et à ce titre, le film est le plus amusant, le plus rassasiant et le plus agréable du monde. Il se prend au sérieux à mort, mais ça ne trompe pas : c'est du grand cinéma hollywoodien de divertissement.   (Gols - 26/03/16)

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Commentaires
L
Dommage à vous, Proutoletto, de ne pas desserrer votre ceinturon de deux crans et de persister dans votre premier degré larmoyant. Nos condoléances...
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P
Il y a décidémant beaucoup de coquins ironiques sur votre blog. Dommage ...
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P
2 ans de travail sur un film et vous parlez de "guano en barre". On vous laisse à votre solitude ...
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S
Han han, non, sorry Proutolino, Birdman c'était franchement du guano en barre: lent, chiant, snobeux, verbeux à vomir et surtout vide comme la tête de Steevy Boulay. Tiens, marrant mais on en entend plus beaucoup parler de çui-ci...<br /> <br /> ...çui-là non plus, à vrai dire. Dieu merci !
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P
Et Birdman était très bien
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