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10 décembre 2015

Théâtre de Sang (Theatre of Blood) (1973) de Douglas Hickox

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Voilà une bien belle surprise que ce film qui mélange intelligemment horreur, thriller et littérature... Un ancien comédien (Vincent Price, présent dans un film anglais sur deux...), jamais reconnu par la clique critique et passé pour mort, tue un par un ces fumeux écrivaillons en remettant en scène des pièces de Shakespeare. Le concept est bon et le scénario savamment écrit. Dès le générique, on est dans le bain avec des extraits de film datant des années 10 ou 20 (Richard III, Othello, Hamlet) : l'on assiste à des scènes de meurtres shakespeariens jouées avec un brin de grandiloquence. Price, en bon héritier du muet et d'une certaine théâtralité, ne fera pas dans la dentelle pour assassiner ces salopiots de critiques : ce sera à la fois un réel passage en revue du répertoire du William (De Jules César à Hamlet en passant par Roméo et Juliette ou Le Marchand de Venise... et j'en passe) et un vrai carnage (décapitation, massacre à coups de couteau, noyade en fût de chêne...). Price est aidé par une armée de gueux (à la fois oubliés de la société (du spectacle) et spectateurs populistes de cette revanche de "l'artiste" sur le critique) pour perpétrer ces tueries. Les critiques (toujours attirés par une certaine reconnaissance... de leur "talent" : ils ne crachent jamais sur une invitation) se font prendre les uns après les autres dans les filets de l'ingénieux Price ; bien que bénéficiant d'une protection policière (la police anglaise n'est pas à la fête : la plus bête et la plus inefficace d'Europe ?), ils vont se faire massacrer par un Price jamais à court de déguisements et d'inventions pour tailler du plumitif. C'est assez jouissif (pour une fois que ce sont les uns qui "tapent" sur les autres - je dis ça, je dis rien) et l'on comprend qu'il s'agirait aisément du film préféré de Leconte, Besson et Lelouch s'ils avaient un peu de culture cinématographique (une petite pique, for the road).

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Alors oui, l'image est un peu cracra (les seventies, que voulez-vous...) et Price fait du Price : de la démesure et j'emmerde la maréchaussée. Il en fait trop le bougre, certes... Mais c'est justement là toute l'ironie de la chose et les critiques (même si la plupart d'entre eux sont ridiculisés) ont loin d'avoir tous les torts ; Price menace l'un d'eux (le plus résistant et le plus farouche opposant au comédien) de lui crever les yeux s'il ne revient pas sur ce qu'il a dit de lui dans ses articles. Le critique ne craque point et continue de garder sa ligne de conduite, quitte à perdre la vie/vue... et ce jusqu'au bout (le petit commentaire laconique de notre critique sur la toute fin - alors que Price se lance dans un ultime numéro bénéficiant d'une mise en scène "démesurée" - est assez croustillant : genre, de toute façon, j'avais raison…). J'avoue être rentré un peu à reculons dans la chose (c'est un film anglais, forcément) et en être sorti tout à fait charmé par cet English humour qui sait traiter de la Grande Culture avec une certaine finnnessse (les nombreuses tirades shakespearienne citées tout au long du film arrivent d’ailleurs toujours à point nommé). Belle réussite. A quand un remake français de Besson avec Guillaume (notre William à nous dans la Grande Littérature) Musso en tête d'affiche ? Si, si, ce serait drôle...

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 La fine fleur de l'horreur est

Commentaires
S
Oui, je me rappelle aussi avoir été assez secoué par ce premier film de Veysset. Pendant qu'on est sur Lelouch, je me suis amusé à lire deux-trois critiques sur Allociné sur son dernier film. Un type m'a beaucoup fait rire en écrivant "le meilleur Lelouch depuis longtemps". Il n'a pas précisé si sa "référence" était avant ou après JC. On l'aime notre Claude... (Attention, on peut faire de mauvais films et être un bon critique : il suffit de penser à Tavernier ou Scorsese (oui, j'ai une petite dent cariée contre ce dernier, histoire de faire grincer quelques autres dents au passage)).
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B
Au passage , Lelouche dont je suis à mille lieues d'être un fana raconte ( sur un blob concurrent ) que la plus belle scène du cinoche c'est la fin de Quand passent les cigognes quand la mirifique Tatiana Samoilova traverse la foule cherchant son homme en pleurs . Honnêtement j'ai vu pire comme référence . Non seulement ce film est dans mon top 5 ( 5?) films ruskovitch et en sortira surement quand les cachalots seront à la mode dans les aquariums d'appartement mais j'ai rarement vu une critique aussi enflammée sur le présent site ( toute façon j'ai du mal à concevoir comment on peut causer de ce film autrement ) , hé ! <br /> <br /> PS : je suppose que Y'aura t-il de la neige à noel de Sandrine Veysset ne vous est pas inconnu mais moi je l'ai maté il y a peu et bondiou que ce film est poignant et juste .
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