Setsuko Hara, la Disparue (2003) de Pascal-Alex Vincent
Un titre qui allait bien finir par prendre une double signification : non seulement Setsuko a décidé d'arrêter sa carrière à 42 ans, en 1962, juste après la mort d'Ozu mais elle a en plus finalement décidé de nous quitter il y a quelques semaines. Mais la star Hara est éternelle, qu'on se rassure, tous les films auxquels elle a participé sont là pour en témoigner. Un petit docu d'une quinzaine de minutes qui revient donc brièvement sur sa carrière : ses débuts, très jeunes et prometteurs, à l'âge de 15 ans, des voyages en Allemagne et aux Etats-Unis qui lui permettent de faire un retour triomphale dans son pays, puis la guerre, puis Ozu, Naruse, Kurosawa... Jeune femme pure et inaccessible chez Yasujiro dans ses premières oeuvres, jeune femme trompée et meurtrie dans les drames de Mikio, jeune femme froide et idéalisée dans L'Idiot d'Akira, ne cherchez point, elle est toujours parfaite, irradie la pellicule de son charme, de son sourire, de ses yeux las. Il est vaguement question, hors champ, de l'idylle entre Hara et Ozu mais il est vrai que cette romance reste et restera un grand mystère, le gars Ozu ayant toujours le tact de ne pas s'attarder sur ses relations avec la belle, même dans son journal intime (et ne me dites pas le contraire, je l'ai lu in extenso : vous ne me prendrez par à revers sur la question). Le doc n'est, en si peu de temps, guère fouillée, mais permet de revoir avec bonheur certaines apparitions de notre idole qui nous fit tant pleurer, tant craquer. Allez, va rejoindre ton Yasujiro, ma grande, et fais-lui une bise silencieuse de ma part. Je t'aimais, je t'aime et je taimhara.