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GODARD Jean-Luc 1 2
 
 
 

 
 
 
 
 
 
 
 
 
16 novembre 2015

SERIE : The last Man on Earth saison 1 - 2015

last

On ne parie pas grand-chose au départ sur cette série, tant son concept fait douter : Phil Miller est le seul humain ayant survécu à un virus, et on nous fait accroire qu'il va nous falloir suivre pendant 13 épisodes ses errances dans un monde désert, privé de tout et ayant tout à portée de main. Le premier épisode le montre ainsi faire n'importe quoi (jouer au bowling avec des voitures, s'installer des piscines de mojito, mater tous les dvd porno du magasin, etc.), et si on s'amuse bien à le voir se livrer à notre place à toutes les potacheries de garçon qu'on aimerait nous aussi tester, on se dit aussi que la comédie ne tiendra pas longtemps et qu'il va falloir que les scénaristes aient d'autres idées que celle de se faire un petit Apatow-movie télévisé. Heureusement, dans un mélange de déception ("ah, ils y sont pas arrivés") et de satisfaction ("ah ouf, ils passent à autre chose"), on assiste à une évolution de la situation qui sort cette série du simple concept pour en faire une vraie comédie drôle et enlevée.

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The last man on Earth, c'est La Dispute de Marivaux au pays des buveurs de coca. Un monde vierge, un homme seul ; puis un homme et une femme ; puis un homme et deux femmes, etc. On observe avec intérêt les petits jeux de l'amour, de la vanité, de la trahison et de la jalousie repartir depuis zéro, la série usant d'un ton bien amer pour nous montrer que, quoi qu'on fasse, même avec une deuxième chance, l'Homme restera toujours aussi vain, lâche et mesquin. C'est d'abord la gente masculine qui en prend un coup : Phil, interprété par Will Forte avec un sens de l'auto-dérision parfait, est vraiment un pauvre type, adulescent immature, obsédé sexuel, mâle régressif et fier de lui comme on aime les détester. A chaque épisode, à chaque nouvel humain qu'on lui accorde, il tombe dans les pires travers de l'humanité, uniquement dirigé par sa teub et l'envie de se taper tout le casting féminin. Mais les femmes en prennent également sévèrement pour leur grade, surtout avec l'arrivée d'un bel étalon aux plaquettes de chocolat, qui les fait glousser et rivaliser de "biatchisme" comme aux bons vieux temps de la civilisation. En bref, c'est un joyeux jeu de massacre, qui recrée une sorte de possibilité de retour en Eden pour mieux nous montrer que celui-ci serait jonché de papiers gras, de posters de cul et de bière avariée.

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Les gags sont nombreux, les coups de théâtre aussi, mais c'est surtout le jeu des comédiens et les dialogues qui réussissent à nous faire poiler. Le casting, hétéroclite, est un mélange de glamour et de tronches impossibles. Par petits épisodes de 25 minutes, les réalisateurs les confrontent à des petites situations toujours fun, souvent très banales (réparer une porte peut devenir un enjeu qui file sur plusieurs épisodes), qui donnent surtout l'occasion à Phil Miller de choisir systématiquement la mauvaise option pour les résoudre. On est pourtant clairement de son côté, malgré sa lâcheté et ses mensonges, et c'est une très bonne idée de départ d'avoir choisi ce personnage-là comme fil conducteur de la série : il ressemble à tous les mecs, qu'est-ce que vous voulez, et on rêve à sa place de se taper la jolie fille, de se rouler dans des piscines de bibine et d'accrocher à ses murs les Monet piqués au musée d'à côté. Inégale, pas toujours bien rythmée, pas toujours sûre de son écriture, la série est pourtant vraiment drôle, et on visionne ses épisodes comme on picore les olives à l'apéro. La saison 2 est dans la boîte.

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