Canalblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
Shangols
REALISATEURS
GODARD Jean-Luc 1 2
 
 
 

 
 
 
 
 
 
 
 
 
9 novembre 2015

Non coupable (1947) de Henri Decoin

vlcsnap-2015-11-09-22h25m59s49

Henri Decoin fait enfin son arrivée sur Shangols ! Certains resteront cois, d'autres s'y cacheront - dans les deux coins, j'entends... Ah ben on est dans le bon vieux cinoche pépère frenchy d'après-guerre, on ne s'attend pas non plus à des merveilles stylistiques... Un film noir vintage avec le bon vieux gars Michel Simon, on se dit qu'on va au moins tester. L'histoire est un poil retors : Simon, docteur alcoolo dont les espoirs d'hier se sont bien taris, va provoquer un accident mortel - il culbute une moto - après une virée en solo ; son "terre-neuve", sa douce maitresse (Jany Holt), l'accompagne dans son retour enivré (elle l'a enfin débusqué dans un bar) et assiste, effarée, à la prise d'initiative d'un Simon devenu diabolique : il met en scène l'accident pour que l'on croie que le motard s'est viandé tout seul. Un peu trop sûr de lui-même, le Simon ? Que nenni... Il se rend rapidement compte que l'affaire est classée et qu'aucun soupçon ne pèse sur lui. Serait-il plus doué pour tuer que pour sauver son prochain ? Ce coup du sort va déclencher en lui un surplus de confiance et il ne va pas hésiter à en faire son passe-temps. Il découvre que sa maîtresse à un amant ? Vlan, il dézingue le type en ne laissant derrière lui aucune piste. Un de ses confrères commence à doucettement l'emmerder ? Vling, l'autre est retrouvé inerte dans son entrée. Simon titille la presse locale et les enquêteurs perdus et jouit intérieurement de son machiavélisme. Il prend enfin sa revanche sur la vie par le biais de mise à mort incognito... Le seul problème avec les crimes parfaits, c'est lorsque l'on veut avouer ses crimes (l’ego, oui): personne ne nous croit...

vlcsnap-2015-11-09-22h27m29s193

vlcsnap-2015-11-09-22h29m09s171

Decoin tente bien une poignée de plans en contre-plongée pour montrer à quel point le Simon peut se faire menaçant, joue avec les lumière et les ombres pour faire du Simon une créature passée du côté obscure de la force, mais force est de reconnaître que cela reste plutôt plan-plan du côté de la mise en scène. On peut goûter, au niveau de la narration, aux ellipses qui ont lieu avec les meurtres mais cela reste là encore un peu court... Reste un Simon en free-lance, aussi à l'aise pour jouer le gros lourd alcoolo que l'assassin menaçant (lorsque sa maîtresse menace de le dénoncer, la tronche du Simon grimaçant suffit pour qu’on se fasse tout petit dans son coin). On est quand même loin de la petite mécanique implacable d’un on thriller (c'est aussi la limite des ellipses lors des meurtres : on assiste à rien et il est ensuite un peu facile de nous faire croire que tuer est un jeu d'enfant) ; plus dommageable : la psychologie un peu simpliste du Simon ; son côté Dr Jesauve (il prend soin de chacun de ses patients) et Mr Caché (il devient serial killer en un clin d'oeil) paraissent peu crédible... Demeure un final assez mignon (un peu lourd tout de même le rôle du chat noir sur lequel insiste Decoin avant le twist final) qui donne un ptit côté gentiment caustique et pathétique aux actes de ce petit docteur de campagne. Un bon vieux téléfilm vintage avec son soupçon de "suspince" comme disait mon grand-père.  

vlcsnap-2015-11-09-22h25m17s131

vlcsnap-2015-11-09-22h26m44s245

Commentaires
Derniers commentaires