Canalblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
Shangols
REALISATEURS
GODARD Jean-Luc 1 2
 
 
 

 
 
 
 
 
 
 
 
 
4 novembre 2015

Les Aventuriers du Désert (The walking Hills) (1949) de John Sturges

vlcsnap-2015-11-04-09h10m32s194

vlcsnap-2015-10-31-23h47m29s0

vlcsnap-2015-11-04-09h11m18s150

Du beau monde dans les rangs de ce western mâtinée de "noir" et couvert de sable : John Ireland en flic aventurier, le grand Randolph Scott en rancher, William Bishop en homme traqué, Arthur Kennedy, Ed Buchanan et cherry on the cake, la femme aux yeux couleurs de lac artificiel Ella Raines (Here come the Raines, again, pour les afficionados). Il y a quelque chose d'étrange, de particulier dans l'atmosphère de ce film un peu hors norme : une ouverture à la frontière franco-mexicaine que n'aurait pas renier Welles, une salle de poker où tout le monde fait étrangement preuve de solidarité pour aller chercher un trésor, une échappée belle dans le désert à la recherche du fameux or enfoui qui se transforme rapidement en huis-clos étouffant... car cette quête, accompagnée d'un petit air bluesy à la coule (un musicos black est de la partie) se double, pour ne pas dire se triple, d'une couche de polar (Ireland file Bishop mais il semblerait que dans les rangs de la petite troupe il y en ait plus d'un qui ait quelque chose à se reprocher…) et d'un soupçon de romance teintée de douce nostalgie (Ella, liée à Scott, eut une escapade amoureuse avec Bishop : cela donne droit à deux flash-back qui dénotent là encore un brin dans l’atmosphère ambiante proprement étouffante : leur rencontre, très complice, et le lapin posé par Bishop à la belle suite à une altercation tragique – au passage, notons que lorsqu'Ella Raines attend son amoureux sous la pluie, c'est du Hopper en noir et blanc, rien de moins). Un film de genre « mixte», si on veut, mais qui trouve tout de même son unité dans cet enlisement sablonneux : tout le monde, dans cette quête impossible, se retrouve à la croisée des chemins dans cet endroit coupé du monde ; certains sont venus chercher une improbable richesse mais ont plus de chance d'y trouver la désillusion pour ne pas dire la mort... et puis pourquoi pas aussi la rédemption voire l'amour : tout reste ouvert dans le désert.

vlcsnap-2015-11-04-09h08m30s252

summertime

Dans ce film où les hommes sont aussi gais que des portes de prison (chacun semble porter sa croix), Raines est celle qui, paradoxalement, apporte un petit rayon de soleil. L'argent, elle s'en bat l'oeil, seule compte à ses yeux la possibilité de retrouver celui qu'un jour elle a aimé... Son regard perdu dans la nuit ou étincelant dans les rais du désert fait merveille et chacune de ses apparition apporte un peu d'air frais dans ce climat étouffant. Sturges aime à filmer ces immenses dunes au pied desquelles se retrouvent ces hommes hallucinés : ils ont eux-mêmes cherché à se retrouver dans ces pièges sablonneux, des hommes en quête d'impossible qui vont pour certains payer cher leur choix. Une tempête de sable va venir les ensevelir dans un final où l'heure des règlements de compte va sonner. On assiste ainsi à un combat de pelles qui devrait ravir Dupontel et à quelques coups de feu qui vont se perdre dans le vent... ou dans la poitrine des personnages les plus "à vifs" - un juste retour des choses pour ces hommes désespérés qui, inconsciemment, sont venus en ces lieux pour se perdre ? Mouais, on peut le voir sous cet angle, le côté noir... Mais Sturges en garde encore sous la botte : peut-on sortir blanc comme neige et le sourire aux lèvres de cet enfer du désert ? Oui, pour peu que l'on ne soit point vénal et simplement sentimental. Un western un peu enfoui dans l'histoire qui mérite tout à fait d'être exhumé (avec une photographie signée du grand Charles Lawton Jr, ce qui ne gâche rien).

vlcsnap-2015-11-04-09h10m43s50

vlcsnap-2015-11-04-09h07m46s48

 Go old west, here

Commentaires
Derniers commentaires