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Shangols
REALISATEURS
GODARD Jean-Luc 1 2
 
 
 

 
 
 
 
 
 
 
 
 
11 janvier 2016

Seul sur Mars (The Martian) (2015) de Ridley Scott

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Ridley Scott est loin d'être le réalisateur qui me motive le plus (on va dire que, dans les derniers, j'ai dû m'en taper un sur trois - sans regrets). Les films de SF récents me branchent par ailleurs guère plus (même pas tenté Interstellar, voyez). Là, les critiques évoquaient l'idée d'un film presque de série B (toute proportion gardée) ne jouant pas tant que cela sur les effets spéciaux (ils ont dû tourner le bazar dans un décor de western, le cheval étant simplement remplacé par un Rover) et possédant une pointe d'humour non négligeable pour tenir sur la durée. C'est un fait. Mais j'avoue avoir surtout été cueilli par l'étrange émotion qui se dégage ponctuellement de la chose. Je ne suis peut-être certes point le meilleur référent dans le domaine. Vous abandonnez un chien en pleine cambrousse ou Matt Damon sur Mars et là tout d'un coup, je suis bizarrement une vraie fontaine - l'effet "la pauvre victime ne pouvant compter sur personne", sans doute... En un mot comme en cent, et ce même si le scénar est aussi prévisible qu'un scandale dans le milieu du football, le truc m'a touché : l'ensemble m'a paru dès lors très sympathique pour ne pas dire fortement recommandable - voilà qui est dit.

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La "reconstitution" martienne est bien là (j'aurais vu personnellement un truc en fond musical genre Nebraska de Springsteen : il faudra déchanter, on ne va se taper que du disco - toujours interroger les goûts musicaux de ses camarades cosmonautes avant chaque mission), les Chinois ne sont pour une fois pas traités comme de la merde mais comme des êtres humains (cela devient rare à Hollywood ou ailleurs), Damon se retrouve dans des situations qui ne sont point dénuées d'humour malgré le désespoir qui guette (se dire qu'on va devoir bouffer des patates pendant un an et demi, il y a de quoi être effrayé par les prolèmes de constipation - non le gars semble juste se préoccuper de la baisse dans les réserves de ketchup), le vaisseau principal navigue au milieu des étoiles avec la même dignité que dans 2001 et Scott nous offre même sur la fin un très joli ballet enrubanné dans les étoiles qui marque des points... mais l'intérêt, disais-je, est ailleurs. On se fout des mic-macs scientifiques ou botaniques pour trouver une issue à la chose : on est simplement tout ému de voir un Matt retrouver les traces de ce bon vieux Pathfinder ensablé et toujours opérationnel, on frémit quand il reprend contact avec ses pairs, on tremble lorsque ses camarades lui tendent la main dans ce vide intersidéral... C'est un peu court diront peut-être certains, j'y ai pris pour ma part un vrai plaisir sans chichiteries. Seul sur Mars, un excellent mélo.   (Shang - 26/10/15)

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La sensibilité de mon gars Shang restera toujours pour moi un mystère. Car être ému devant ce navet me semble être une gageure. J'ai bien essayé de ressentir moi aussi l'émotion devant les élucubrations chiantissimes de Matt Damon, rien à faire : tout ce qui me reste est un vaste puits sans fond de vide abyssal, juste entrecoupé ça et là de ricanements sarcastiques devant la somme de faux raccords, d'incohérences et d'anachronismes de la chose (mon préféré : un des astronautes, parti depuis deux ans dans l'espace, reprend contact avec sa famille, dont sa femme qui porte dans ses bras... un bébé de 2 mois ; le gars reste très digne, doit pas être très fort en maths). Comme dit Shang, on a stricement rien à foutre de ce qui arrive à notre Robinson de l'espace, d'autant que jamais le film ne nous fait ressentir le temps qui passe. Matt a l'air bien occupé sur sa planète rouge, on ne perçoit jamais sa solitude, son ennui, la terreur de rester là pour toujours. C'est dû à cette très mauvaise idée d'alterner les scènes avec lui et les scènes sur Terre : toujours connecté avec notre bonne vieille planète bleue, le spectateur est rassuré et voit bien que Matt n'est pas seul. Résultat : on a l'impression que le sauvetage n'est qu'une affaire d'une semaine ou deux. Souvenons-nous du joli film de Zemeckis, Seul au Monde, et constatons combien celui-ci a su rendre concrète l'expérience de la solitude totale, et comment Scott, en construisant un univers où tout est connecté, même par-delà les étoiles, échoue complètement. Si Damon s'en tire plutôt bien dans ses monologues, si l'humour donne des petites touches légères bienvenues, il manque à The Martian l'essentiel : la peur de l'abandon.

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Du coup, on se moque de l'histoire et on regarde seulement les effets spéciaux (moches), la technique (clinquante) et les mille détails qui font toc, en soupirant devant les excès et les incohérences (partir dans l'espace avec une sorte de capsule recouverte de baches plastiques, moui), en ricanant devant les dialogues idiots ("Vérifiez le levier A45 pour IBH-13 immédiat / Check"), en s'affligeant devant les feux d'artifice mélo de la fin (certes, les Chinois sont enfin pris pour des gens normaux, sauf qu'à la fin, ils sont tous aglutinés devant un écran géant pour assister au sauvetage de Matt, ce qui les rend tout de même très cons), ou en reconnaissant le même figurant passer 45 fois devant la caméra (observez le type de la Nasa qui explose de joie à chaque victoire). Voilà un film complètement amateur, réalisé par un vieux briscard ; voilà aussi le énième mauvais film de Scott.   (Gols - 11/01/16)

Commentaires
S
Ne pas être ému par un type qui plante des patates (et non des navets...) sur Mars; c'est faire étalage à la fois de votre manque de conscience écologique et de vos lacunes impardonnables en SVT - m'étonne pas que vous ne gagnerez jamais un quizz, les deux compères. Seul sur Mars est un super bon mélo (j'aurais dû mettre chef d'oeuvre mais les gens prennent vite la mouche) de science fiction ! Vous n'avez pas le sens de l'abandon géographique, pouvez pas comprendre...
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D
Pas assez marquée par le film pour me rappeler si notre ami(e?) Geublo voulait parler de reins ou de seins... Je propose de ne pas dévoiler le mystère...<br /> <br /> <br /> <br /> Quand même bien surprise par la sensibilité de Shang.. Peut-être nous prépare-t-il un genre de transfert ? (Shang, t'as prévu un départ sur mars prochainement ?!?)<br /> <br /> <br /> <br /> De toutes façons, c'est souvent Gols qui a raison j'avais remarqué, sur ce site.<br /> <br /> C'est carrément un gros navet interstellaire. <br /> <br /> <br /> <br /> Le coup de la bâche en plastique, à la fin, j'ai adoré.
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G
Y'a une tof qui circule où elle a un haut bleu qui met bien en avant ses eins...
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S
La tenue de cosmonaute n'est pas connue pour souligner la silhouette. Mais elle garde son joli minois, sans le casque...
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G
Ridley Scott est une vieille enflure. Franchement, Prometheus... Je ne lui ferai jamais confiance.<br /> <br /> <br /> <br /> Jessica Chastain est-elle à son avantage dans ce film ? :)
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