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Shangols
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GODARD Jean-Luc 1 2
 
 
 

 
 
 
 
 
 
 
 
 
21 octobre 2015

Le Monte-Charge de Marcel Bluwal - 1962

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Voilà un petit film noir comme les aime le gars Shang, ramassé, épuré, au scénario retors et aux pépées avenantes. La seule différence est que celui-ci est bien français, et réalisé par un petit maître, Marcel Bluwal, plus connu pour ses prouesses télévisuelles que pour ses films de cinéma. Il se montre pourtant bien efficace dans ce polar astucieux et bien joli ma foi. Côté scénar, c'est Frédéric Dard qui nous écrit la trame la plus abracadabrantesque du monde, une sombre histoire d'entourloupe féminine comme les aime le genre mais dont la résolution est aussi crédible que le retour de la gauche au pouvoir. A ce niveau d'invraisemblance, ce n'est même plus du McGuffin, et c'est vrai que la dernière demi-heure, là où tout se dénoue, est la plus faible à cause de ce grand n'importe quoi scénaristique. Mais avant ça, Dard a su adroitement écrire une trame serrée comme une sardine dans un métro : tout est concentré sur une seule nuit, celle de Noël, où on suit les déambulations désolées d'un gars qui sort juste de tôle (Robert Hossein, mauvais comme un cochon avec cette construction de candide qu'il entreprend : lui aussi gâche pas mal la crédibilité du film). Il croise la femme fatale de service (Léa Massari, belle et parfaite en salope ambigue) qui va le mener par le bout du nez dans une intrigue à tiroirs à base de cadavres, de désir sexuel et de mari volage. Une nuit interminable, qui ramène toujours le gars sur le même lieu, un monte-charge symbolique qui va s'avérer êre la clé du mystère. Cette concentration de toute la trame en quelques heures et sur quelques mètres carré est une belle trouvaille, on est immergé avec le bougre dans une intrigue qui le dépasse, et on est à la même hauteur que lui, grâce à cette simplicité d'écriture. Dard occulte toute digression, reste dans cette grande pureté de narration, et ça fonctionne.

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De son côté, Bluwal fait un peu plus que le job. Il raconte lui aussi droit et simple, mais en vrai amoureux du genre, il sait parfois s'attarder sur ses très beaux décors urbains (Courbevoie désert) et travailler à merveille son noir et blanc pour nous servir un véritable hommage aux films noirs américains. Aidé par la musique envoûtante de Delerue et par une photo vraiment parfaite d'André Bac, il vous tresse un machin pur malt qui fait du bien aux yeux, à cheval entre la tradition outre-Atlantique et un esprit bien français (Maurice Biraud interprète un gouailleur second couteau tout à fait délicieux). On se laisse perdre dans cette histoire à tiroirs et à improbables rebondissements avec délice, ce qui est le but visé par ce genre d'exercice de style modeste et divertissant.

Commentaires
A
Léa Massari a des roberts obscènes.
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B
Bien dit le Gols . Suffit de se laisser mener par le bout du nez en faisant fi d'éventuelles bizarreries scénaristiques et à la fin on a un zouli sourire en coin , so easy . Et ce genre de bazar étant bien rare dans le paysage cinématographique français , si c'est aussi bien foutu ( mise en scène , acteurs , Delerue ... ) je boude pas mon plaisir .
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